MERLOT, LA CAPITANA, 2003, CACHAPOAL, VINA LA ROSA

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Don Max
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MERLOT, LA CAPITANA, 2003, CACHAPOAL, VINA LA ROSA

Message par Don Max » dim. 03 mai 2009 20:02

MERLOT, LA CAPITANA, 2003, CACHAPOAL, VINA LA ROSA

On dit souvent que pour qu’un vin puisse vieillir, il faut une bonne matière avec du fruit, de l’acidité et un élevage sous bois. Ce Merlot, La Capitana, possédait tous ces éléments, presque de manière excessive, en jeunesse. Il était d’une richesse renversante pour un vin de ce prix, dans un style un peu à l’australienne. Toujours est-il que compte tenu de son prix modique, environ 16$, j’ai laissé à l’ombre quelques bouteilles de ce vin, pour le plaisir de l’expérience. Le producteur de son côté recommande une garde maximale de 3 à 4 années à partir de du millésime du vin. Donc, selon ces critères, ce vin devrait être sur la pente descendante. Voyons ce qu’il en est.

La robe est toujours très sombre et parfaitement opaque. Aucun signe visible d’évolution. Le nez est bien expressif avec des arômes de fruits rouges et noirs bien mûrs, de vanille et autres épices douces, de goudron et de torréfaction. L’aspect boisé, bien qu’encore présent et partie intégrante du style du vin, est maintenant plus subtil et mieux intégré. Belle complexité et vraiment très agréable. En bouche, l’attaque est souple, ample et généreuse, déployant un beau fruit mûr allié à de douces notes boisées. Un trait d’amertume est présent pour soutenir l’ensemble et vient bien balancer la douceur du combo fruité/boisé. Le milieu de bouche révèle toute la richesse encore présente dans ce vin qui se décline sur la maturité et la rondeur, avec des tanins sans aspérités, parfaitement veloutés. La finale ne déçoit pas, la richesse du vin s’y manifeste toujours sur une fusion des saveurs où l’amertume gagne en importance et où les tanins montre un léger aspect gommeux en ligne avec le style de ce vin. Très bonne persistance.

Très belle surprise que ce vin montrant un niveau qualitatif de beaucoup supérieur à son prix. En pure aveugle, personne ne pourrait identifier ce vin comme un Merlot, et fort probablement pas comme chilien non plus. Pas de “typicité” donc, mais une chose sûre toutefois, ce vin est très bon et encore loin de son déclin. En ce sens, je ne comprends absolument rien à l’étroite fenêtre de garde suggérée par le producteur. C’est à se demander s’ils gardent leurs propres vins pour les suivre. C’est là une grande faiblesse des producteurs chiliens. Ils ignorent pour la plupart le potentiel de garde de leurs vins. On dirait que la culture du vin âgé est rare dans ce pays. Il me reste deux bouteilles de ce vin et je vais poursuivre l’expérience. Je vais aussi racheter de ce vin que j’avais abandonné avec le temps car je trouvais son style trop “over the top” en prime jeunesse, manquant un peu de raffinement. Toutefois, je dois avouer que le résultat obtenu avec cette bouteille me force à revoir mes positions. Le 2006 est présentement disponible et je vais en mettre quelques unes de côté. Au prix demandé et avec le résultat obtenu avec ce 2003, je pense que ça vaut vraiment le coup de remettre ça.



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stonewell
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Re: MERLOT, LA CAPITANA, 2003, CACHAPOAL, VINA LA ROSA

Message par stonewell » dim. 03 mai 2009 22:39

Un de mes RQP chiliens préférés dans les millésimes 2003 et 2004.
Cependant le 2005 était trop amer, vraiment désagréable.
Le 2006 mérite un essai, merci de me le rappeler en sachant maintenant qu'il peut vieillir en beauté.

Stonewell

Don Max
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Re: MERLOT, LA CAPITANA, 2003, CACHAPOAL, VINA LA ROSA

Message par Don Max » ven. 09 sept. 2016 18:22

La beauté d'avoir une cave avec beaucoup de bouteilles, c'est qu'il est facile de laisser des fioles dormir sans même se souvenir qu'elles sont là. Donc, plus de sept après la note de dégustation ci-haut, je suis tombé dans mes fouilles sur une autres bouteille de ce vin. Un vin, en principe, on ne peut plus beige et non attirant. Je parle bien sûr de l'image, du pedigree. Un vin à 16$ issu d'un producteur sans renommée et d'un cépage reconnu comme mal adapté au plancher de la chaude vallée centrale. Le prototype du rouge chilien plutôt générique et sans intérêt où on voulait surtout avoir le nom Merlot sur l'étiquette parce que le Merlot était le cépage à la mode dans le temps. Voilà mes préjugés.

Quand je relis ma note de 2009 je me souviens que c'était un vin mûr, sans typicité, généreux et copieusement boisé, mais que j'y voyais malgré tout un bon potentiel de garde. Qu'en est-il aujourd'hui de ce vin? J'aurais aimé le déguster à l'aveugle, car j'avoue avoir des préjugés à son encontre. Toujours est-il que ce vin a bien évolué et montre un beau profil impossible à trouver dans un jeune vin, comme 99% de ce qui est disponible à la SAQ et 100% de ce qui est disponible sous la barre des 20$. On retrouve un vin à la robe grenat encore bien colorée, le nez est maintenant de profil délicat avec du fruit rouge et des notes boisées, doucement épicées, marquées par le temps en bouteille. En bouche le vin montre un bel équilibre et toujours une matière assez généreuse, avec encore ce mariage heureux entre fruité et boisé évolués. Une légère touche terreuse s'est ajoutée, mais on est encore loin des arômes de feuilles morte et de thé des vins plus avancés en terme évolutif. Le vin est velouté, fondu, de bonne longueur et facile à boire.

Au final on obtient un vin très différent de la bombe de fruit vanillé qu'il offrait en prime jeunesse. Le vin n'est pas encore sur le déclin et offre un beau profil mi-évolué que seule la garde de plusieurs années peut offrir. Malgré mon manque d'enthousiasme pour son pedigree, je ne peux que m'incliner face au vin. Il n'y a rien d'excitant sur l'étiquette pour nourrir l'imaginaire, mais le liquide lui enchante les papilles. À la fin, c'est tout ce qui compte. Ce n'est pas un vin transcendant qui se démarque par la concentration ou la complexité, mais c'est équilibré, fondu, évolué et vraiment bon.

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