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Franck Balthazar Chaillot Cornas 2010



Pourpre profond, impénétrable. Nez peu puissant, mais y sont perceptible des arômes florales, de baies noires, de viande, d’épices chaudes. En bouche, c’est dense, il y a beaucoup de mâche, mais rien n’est grossier ou trop extrait. Suit beaucoup de fruit, des épices, des saveurs de viande rouge, la fleur mauve, une touche d’élevage, voire de café espresso, rondeur, mais non dénué d’acidité. Meilleur après quelques heures d’aération. Belle expérience.

Fait 13,5% d'alcool, les fruits proviennent de vignes presque centenaire, élevage en fût de 600L pour 18 mois.

Tu avais l'impression que c'était bâti pour la longue garde?

Headless a écrit :Tu avais l'impression que c'était bâti pour la longue garde?

Plus moyenne que longue (5-10 ans plus que 15-20)

Le 2009 bu il y a environ 2 ans m'avait semblé beaucoup trop jeune, avec un masse tannique très très dense et austère, rappelant beaucoup la rusticité de certains cahors ou madiran... Bref, c'était un vin qui demandait à se fondre, mais qui ne pourrait sans doute jamais égaler l'harmonie des meilleurs. J'ai acheté du 2010 pour la cave car j'aime les vins structurés, mais je n'ai pas osé y goûté encore.

Je n'ai pas regretté l'ouverture de cette bouteille. L'effet millésime doit aussi jouer un rôle... (2009 vs 2010 - à mon palais, je préfère 2010)

Franck Balthazar Cornas Chaillot 2009.

Ce vin semble en plein sur son plateau, peut-être même au début selon les palais. La robe est toujours très foncée, bien que le pourtour montre bien un vieillissement notable. Je me souviens qu'en jeunesse ce vin était un véritable mur de tannins, digne des Baroli les plus austères. Après 12 ans d'âge, les tannins se sont passablement assagis, bien que toujours bien présents. Une fois la structure en retrait, c'est donc l'acidité et le fruité du vin qui prennent le devant de la scène. Le fruit paraît un peu unidimensionnel au début, mais il gagne en finesse avec l'aération : à prime abord, il y manque le caractère floral et fumé de certaines syrah. On est devant un mur de poivre, avant que le vin ne s'ouvre davantage. C'est ma dernière bouteille de 2009, mais il me semble très probable que ce vin puisse évoluer favorablement sur encore plusieurs longues années. En tous cas, de l'attaque à la finale, le vin semble dominé à ce stade par une bonne acidité, un peu surprenante comte tenu d'un millésime supposément solaire. Je pense que la concentration du millésime a été sans doute un peu surévaluée : un fois le gras de bébé fondu, les vins du Rhône Nord sur ce millésime témoignent d'un équilibre très classique, beaucoup plus qu'avec les 2015, millésime qui me semble davantage hors normes (du moins en jeunesse). Plus le vin évolue dans le verre, plus il prend de la largesse et de la profondeur. Finalement j'ai bien l'impression d'être devant un vin digne d'une longue garde. Il me reste 3 bouteilles du 2010. Je serai patient! 92(93+?).