COYAM, 2005, COLCHAGUA, EMILIANA ORGANICO
Posté : dim. 27 avr. 2008 17:23
COYAM, 2005, COLCHAGUA, EMILIANA ORGANICO
Emiliana Organico est la branche bio du producteur Emiliana qui appartient à la famille Guilisasti, qui est aussi l’actionnaire principal de Concha y Toro. Alvaro Espinoza, le pionnier de la culture biologique et de la biodynamie au Chili est en charge de la viticulture et de l’élaboration des vins. Ce Coyam sera le premier vin de culture biodynamique qu’il me sera donné de goûter. À ce sujet, j’aime bien les propos d’Espinoza qui dit que l’aspect le plus important de la biodynamie est de permettre la création d’une unité de culture auto-suffisante. Il dit aussi qu’une viticulture solide est la base de l’élaboration d’un bon vin, et qu’aucun aspect de la biodynamie ne peut produire de bons fruits sans une viticulture de base adéquate. Ceux qui me lisent régulièrement savent que je ne fais pas partie des croyants dans l’aspect ésotérique de la biodynamie. Toutefois, je crois que la culture biologique, lorsque les conditions le permettent, est un aspect positif qui peut contribuer à l’élaboration de meilleurs vins. Mis à part l’ésotérisme, ce qui peut favoriser les vins dits biodynamiques, c’est l’attention extrême que les vignerons qui embrassent cette philosophie ont tendance à donner à tous les détails de la culture et de la vinification. La seule chose qui me dérange et me fait peur, dans une perspective de garde à moyen et long terme, c’est la phobie des sulfites affichée par certains biodynamistes. Je continue de croire que le bon usage des sulfites est nécessaires pour produire des vins qui ne s’oxyderont pas prématurément et qui seront microbiologiquement stables en bouteille. Pour en revenir au Coyam, il s’agit d’un assemblage dominé par la Syrah (45%) et complété par le Cabernet Sauvignon (27%), le Merlot (14%), le Carmenère (11%), et le Petit Verdot (3%).
La robe est d’une teinte foncée impénétrable. Dès l’abord du nez, je me suis dit que j’avais affaire à quelque chose de spécial. Voilà un vin chilien dont le profil olfactif se démarque. La première chose que je remarque, c’est la présence de notes de café qui me rappellent des vins de Bordeaux. Même si, en principe, l’arôme de café est relié au bois, il est très rare de le retrouver dans des vins chiliens. J’ignore pourquoi, mais c’est là mon expérience. Il est aussi possible que cet arôme ne soit pas seulement dû au bois. Cette note de café n’est toutefois pas ce qui prime, mais bien de très beaux arômes de fruits noirs mâtinés de nuances doucement épicées. L’ensemble est complété par un très léger caractère torréfié. En bouche, on retrouve une combinaison de puissance et de finesse, avec un fruité noir intense supporté par une juste dose d’amertume et enveloppé d’une trame tannique souple et soyeuse. L’intensité de l’expression ne se dément pas en milieu de bouche. Le vin est concentré en saveurs, mais est tout de même assez compact au niveau structurel, ce qui contribue à l’impression de densité de la matière. En finale, les saveurs se libèrent un peu du noyau dense qui semblait les retenir, ce qui provoque un bel effet gustatif où les nuances aromatiques transparaissent mieux, sur un vin qui gagne ainsi un peu en légèreté. Très bonne persistance avec, pour boucler la boucle, un retour clair des notes de café perçues au nez.
Très beau jeune vin, à la fois riche, profond et intense, mais qui sait éviter l’outrance. Son profil actuel est déjà très agréable, mais je pense que l’évolution sera intéressante. Il possède tous les attributs nécessaires pour évoluer favorablement. Je l'ai dégusté sur une période de trois jours, et il s'est amélioré à chaque jour. Voilà qui est un bon signe quant à son potentiel de garde. Ce vin révèle aussi le grand potentiel de la Syrah au Chili, mais en même temps, il montre aussi les vertus des vins d’assemblage pour obtenir de l’équilibre. La biodynamie dans tout ça? Ce n’est pas ce vin qui va me convaincre d’adhérer à son côté ésotérique, mais il est clair que Alvaro Espinoza n’a pas une réputation surfaite, et qu’il est un des meilleur vigneron chilien. J’utilise le terme français vigneron, par opposition au “winemaker” des pays anglo-saxons, car Espinoza est un des précurseurs au Chili du mouvement terroir. Il est un des premiers qui a mis de l’avant l’idée que le bon vin se fait d’abord au vignoble, et ce Coyam, 2005 en est un exemple patent. J’ai acheté quatre bouteilles de ce vin à la LCBO, pour 24.95$ chacune, et je ne regrette en rien mon achat. Ce vin peut facilement rivaliser avec des vins offerts pour deux et même trois fois le prix. Jay Miller du Wine Advocate lui a octroyé 91 points en disant qu’avec le temps ce score pourrait paraître conservateur. À mon sens, son score me semble déjà un peu conservateur. Si vous passez par l’Ontario, ce vin est une occasion de goûter à peu près ce qui se fait de mieux au Chili en terme de RQP, pour un vin de très haute qualité.
Emiliana Organico est la branche bio du producteur Emiliana qui appartient à la famille Guilisasti, qui est aussi l’actionnaire principal de Concha y Toro. Alvaro Espinoza, le pionnier de la culture biologique et de la biodynamie au Chili est en charge de la viticulture et de l’élaboration des vins. Ce Coyam sera le premier vin de culture biodynamique qu’il me sera donné de goûter. À ce sujet, j’aime bien les propos d’Espinoza qui dit que l’aspect le plus important de la biodynamie est de permettre la création d’une unité de culture auto-suffisante. Il dit aussi qu’une viticulture solide est la base de l’élaboration d’un bon vin, et qu’aucun aspect de la biodynamie ne peut produire de bons fruits sans une viticulture de base adéquate. Ceux qui me lisent régulièrement savent que je ne fais pas partie des croyants dans l’aspect ésotérique de la biodynamie. Toutefois, je crois que la culture biologique, lorsque les conditions le permettent, est un aspect positif qui peut contribuer à l’élaboration de meilleurs vins. Mis à part l’ésotérisme, ce qui peut favoriser les vins dits biodynamiques, c’est l’attention extrême que les vignerons qui embrassent cette philosophie ont tendance à donner à tous les détails de la culture et de la vinification. La seule chose qui me dérange et me fait peur, dans une perspective de garde à moyen et long terme, c’est la phobie des sulfites affichée par certains biodynamistes. Je continue de croire que le bon usage des sulfites est nécessaires pour produire des vins qui ne s’oxyderont pas prématurément et qui seront microbiologiquement stables en bouteille. Pour en revenir au Coyam, il s’agit d’un assemblage dominé par la Syrah (45%) et complété par le Cabernet Sauvignon (27%), le Merlot (14%), le Carmenère (11%), et le Petit Verdot (3%).
La robe est d’une teinte foncée impénétrable. Dès l’abord du nez, je me suis dit que j’avais affaire à quelque chose de spécial. Voilà un vin chilien dont le profil olfactif se démarque. La première chose que je remarque, c’est la présence de notes de café qui me rappellent des vins de Bordeaux. Même si, en principe, l’arôme de café est relié au bois, il est très rare de le retrouver dans des vins chiliens. J’ignore pourquoi, mais c’est là mon expérience. Il est aussi possible que cet arôme ne soit pas seulement dû au bois. Cette note de café n’est toutefois pas ce qui prime, mais bien de très beaux arômes de fruits noirs mâtinés de nuances doucement épicées. L’ensemble est complété par un très léger caractère torréfié. En bouche, on retrouve une combinaison de puissance et de finesse, avec un fruité noir intense supporté par une juste dose d’amertume et enveloppé d’une trame tannique souple et soyeuse. L’intensité de l’expression ne se dément pas en milieu de bouche. Le vin est concentré en saveurs, mais est tout de même assez compact au niveau structurel, ce qui contribue à l’impression de densité de la matière. En finale, les saveurs se libèrent un peu du noyau dense qui semblait les retenir, ce qui provoque un bel effet gustatif où les nuances aromatiques transparaissent mieux, sur un vin qui gagne ainsi un peu en légèreté. Très bonne persistance avec, pour boucler la boucle, un retour clair des notes de café perçues au nez.
Très beau jeune vin, à la fois riche, profond et intense, mais qui sait éviter l’outrance. Son profil actuel est déjà très agréable, mais je pense que l’évolution sera intéressante. Il possède tous les attributs nécessaires pour évoluer favorablement. Je l'ai dégusté sur une période de trois jours, et il s'est amélioré à chaque jour. Voilà qui est un bon signe quant à son potentiel de garde. Ce vin révèle aussi le grand potentiel de la Syrah au Chili, mais en même temps, il montre aussi les vertus des vins d’assemblage pour obtenir de l’équilibre. La biodynamie dans tout ça? Ce n’est pas ce vin qui va me convaincre d’adhérer à son côté ésotérique, mais il est clair que Alvaro Espinoza n’a pas une réputation surfaite, et qu’il est un des meilleur vigneron chilien. J’utilise le terme français vigneron, par opposition au “winemaker” des pays anglo-saxons, car Espinoza est un des précurseurs au Chili du mouvement terroir. Il est un des premiers qui a mis de l’avant l’idée que le bon vin se fait d’abord au vignoble, et ce Coyam, 2005 en est un exemple patent. J’ai acheté quatre bouteilles de ce vin à la LCBO, pour 24.95$ chacune, et je ne regrette en rien mon achat. Ce vin peut facilement rivaliser avec des vins offerts pour deux et même trois fois le prix. Jay Miller du Wine Advocate lui a octroyé 91 points en disant qu’avec le temps ce score pourrait paraître conservateur. À mon sens, son score me semble déjà un peu conservateur. Si vous passez par l’Ontario, ce vin est une occasion de goûter à peu près ce qui se fait de mieux au Chili en terme de RQP, pour un vin de très haute qualité.