ALBIS, 2003, MAIPO, HARAS DE PIRQUE

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Don Max
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ALBIS, 2003, MAIPO, HARAS DE PIRQUE

Message par Don Max » sam. 27 sept. 2008 1:51

ALBIS, 2003, MAIPO, HARAS DE PIRQUE

Moi qui réclame de la SAQ qu’elle offre plus de vins issus de la nouvelle vague de producteurs chiliens totalement axés sur la qualité. Je ne pouvais laisser passer ce vin offert aux succursales Signature, bien qu’à 51$, pour moi, le prix me semblait un peu limite. Heureusement, je l’ai acheté lors de la dernière promo, ce qui en ramenait le prix à 46$. Ce vin est un assemblage à dominante de Cabernet Sauvignon (73%), complété par 27% de Carmenère. La fermentation alcoolique est réalisée en cuve de chêne français Taransaud, alors que la malolactique et l’élevage ont lieu en barriques neuves de chêne français pour une période de 18 mois. Ce vin est réalisé en collaboration avec la maison toscane Marchese Antinori. Alvaro Espinoza agit comme consultant du côté chilien et Renzo Cotarella du côté italien.

La robe est très foncée et impénétrable. À l’ouverture, le nez est très expressif et intense, avec une dominante d’essence de cassis très puissante. Bien que cette expression si pure et puissante du cassis m’impressionne toujours dans certains vins à base de Cabernet émanant de la vallée de Maipo. J'ai été heureux de constater que l'aération a permis à ce caractère de s'atténuer, pour mener avec le temps à l'obtention d'un profil aromatique plus équilibré et plus modéré. À ce stade, soit après environ une heure, on peut aussi dénoter d’autres notes de fruits noirs, un peu d’humus et une fine touche chocolatée. Six heures après l’ouverture, le nez est à son mieux, ayant atteint un bel équilibre et un niveau d’expression idéal. En bouche aussi le temps a permis au vin de trouver un bel équilibre. Ce vin est tellement concentré et puissant, qu’au début, il en était un peu agressif. Heureusement, l’aération a eu pour effet de polir les angles et a permis une meilleure intégration des diverses composantes du vin. On se retrouve alors avec un vin montrant toujours beaucoup de matière et d’intensité, mais l’acidité s’est adoucie, ce qui permet à la forte intensité fruité de mieux passer. Ceci sans compter que la masse tannique assez imposante s’est aussi assouplie. Au final, ça donne un vin de très belle classe, aux saveurs de fruits noirs intenses, où le cassis est clairement dominant, appuyé sur une solide base d’amertume, et mâtiné de fines notes épicées. Les tanins enrobent ces saveurs d’une gaine veloutée, La tenue est belle en milieu de bouche, avec un niveau de concentration supérieur, de la profondeur, et un bon volume. La finale permet au vin de monter d’un cran et de montrer vraiment tout ce qu’il a en réserve. On assiste à un fondu de saveurs explosif sur une persistance de très haut calibre.

Tout amateur de vin chilien que je puisse être. Je ne suis pas un connaisseur de ses vins dits icônes. J’en ai toutefois goûté quelques-uns provenant de la même région de Maipo, comme le Don Melchor et l’Almaviva du giron Concha y Toro, le Casa Real de Santa Rita, le Gold Reserve de Vina Carmen, ou le Domus Aurea de Clos Quebrada de Macul, et je dois dire que ce Albis n’a rien a leur envier. Du point de vue aromatique, il reflète fidèlement son origine, de la même façon qu’un bon Reserva de la même région. Ce qui le distingue du niveau Reserva, c’est qu’il a plus de tout: intensité, concentration, profondeur, masse tannique. Pour le moment, une longue aération permet de se faire une idée de son grand potentiel, mais il est clair que ce vin est beaucoup trop jeune. En faisant le lien avec ma bonne expérience des Reservas, et en extrapolant pour un tel vin. Je dirais que celui-ci a besoin d’au moins dix ans en bouteille pour se révéler de manière optimale selon mon goût. Je connais le genre d’arômes que les Cabernets de cette origine peuvent développer avec le temps, et je ne peux qu’imaginer le plaisir qu’il pourra procurer lorsque ceux-ci apparaîtront sur une masse tannique réduite et affinée, mais avec toujours cette richesse en matière aromatique. Vraiment, je suis content d’en avoir trois autres bouteilles auxquelles je n’entends pas toucher avant très longtemps. Pour les 46$ payés, je suis bien heureux de mon achat. Quand je compare avec le Don Melchor, 2005, qui ne pourra être acheté que pour 60$, soit 33% plus cher, et deux ans plus jeune. Je pense vraiment avoir fait une bonne affaire avec cet Albis. Bien sûr, il n’a pas de note de 96 du WS, et c’est tant mieux ainsi. Le prix est ainsi plus raisonnable, et pas besoin de courir. Juste besoin d’avoir le peu d’audace nécessaire pour ne pas se faire prendre dans le piège de la grosse note du gros magazine américain.



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Message par maxima » sam. 27 sept. 2008 8:25

Don, encore une fois un très beau CR.

Un texte qui est étoffé et qui respire la recherche et l'analyse poussée. Le résultat est concluant et probant pour moi, il faut que j'achète ce vin pour le coucher!

Merci encore! :!:
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Message par dzitt » sam. 27 sept. 2008 8:31

Il n'en reste que 7 à la Signature de Québec !

Fait vite mon Maxima ! :wink:

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Message par maxima » sam. 27 sept. 2008 8:38

dzitt a écrit :Il n'en reste que 7 à la Signature de Québec !

Fait vite mon Maxima ! :wink:

dzitt
Effectivement! Un petit coup de téléphone au courant de la semaine pour que quelques fioles soient transférée à la SAQ de mon quartier...et le tour est joué! :wink:
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Message par Kopke » sam. 27 sept. 2008 15:32

Don,

Comment le compares-tu avec le Elegance?

Kopke

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Message par Don Max » sam. 27 sept. 2008 16:34

Salut Kopke,

Ma seule référence pour l'Élégance est la cuvée 2000. La comparaison directe est donc difficile. Toutefois, l'origine Maipo domine dans les deux vins. L'Albis, 2003 est clairement une coche au-dessus de l'Élégance, 2000, mais 2003 était un meilleur millésime. De plus, 2000 était le premier millésime produit, donc, logiquement, l'expérience acquise aurait dû permettre de faire progresser les choses. Je vais tenter de me procurer de l'Élégance, 2003. Je pourrai alors t'en dire plus. J'ai confiance que la cuvée Élégance est aussi bonne que l'Albis, et donc, un meilleur "deal".

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Re: ALBIS, 2003, MAIPO, HARAS DE PIRQUE

Message par Don Max » sam. 26 nov. 2016 21:11

Huit ans plus tard, une deuxième bouteille de ce vin. J'avais le goût de voir où en est rendu un de ces vins chiliens très ambitieux plus d'une décennie après la mise en bouteille et en même temps voir comment ça se compare à une cuvée régulière de type Reserva du même âge. Dès l'ouverture et le premier abord je me dis voilà le vin que je voudrais toujours avoir sous la main pour montrer à quelqu'un ce qu'est le fameux cassis frais très puissant qu'on retrouve dans certains rouges chiliens de cépages bordelais et qui à mon avis déroute tellement de dégustateurs. Ce vin à ;'ouverture est l'incarnation même du fameux cassis frais dont je parle souvent. Même huit ans plus tard, cet aspect domine toujours le nez à l'ouverture. Heureusement, cela s'atténue avec le temps et l'aération du vin et permet de mieux apprécier le reste du profil aromatique du vin qui a somme toute assez peu évolué par rapport à ma description ci-haut. Il n'y a pas encore d'arômes tertiaires. Ceci dit, au niveau de la structure le vin a gagné en finesse et perdu une partie de sa charge tannique.

Au final on retrouve un vin de profil sérieux, complexe, concentré et long, plus svelte qu'en prime jeunesse, mais à l'aromatique encore bien jeune. Très agréable en ce moment, mais encore bien du temps en bouteille est requis pour l'atteinte d'un profil clairement marqué par l'évolution.

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