En direct, reçu ce matin : quelques nouvelles fraîches de mes vieux potes de St-Émilion…
Nous arrivons à la fin mai, l’état végétatif du vignoble est déjà bien avancé, les premières tendances sur le futur millésime se dessinent.
L’hiver 2015-2016 s’est caractérisé par une très grande douceur. Les journées où les températures ont été inférieures à 0° font exception et elles ne sont pas descendues sous les -3°. Pendant la période hivernale, la vigne n’a jamais vraiment eu de repos végétatif. Fin janvier, les bourgeons ont commencé à gonfler et l’inquiétude des viticulteurs… aussi !
Février - Mars toujours marqué par la douceur. Tout le monde s’attend à un débourrement précoce de la vigne, avec les risques que cela comporte. Bordeaux possède toutefois une particularité : nous sommes sous l’influence océanique, avec pour conséquence des hivers pouvant être relativement doux (comme cette année) mais également pluvieux. C’est donc le cas en 2015-2016 : le froid a été remplacé par la pluie et quelle pluie ! Pour donner une idée, depuis le 1er janvier, nous sommes sur 5 mois à un cumul de 610 mm d’eau, autant que sur 12 mois en 2015 (600mm) ! Cette pluie a permis de refroidir les sols ou plus exactement d’en ralentir le réchauffement, ce qui conditionne le démarrage de la vigne et l’éclosion (débourrement) de celle-ci.
Mi-mars, débourrement de la vigne, le cycle végétatif est précoce, sans plus, il se situe à l’image de 2011. Aujourd’hui, toutefois, l’avance prise s’est estompée, nous sommes revenus à un cycle tout à fait classique : au même stade végétatif qu’en 2015.
Fait marquant : net rafraichissement fin avril (23-24-25) quelques bourgeons ont été affectés par le gel (Nord Médoc, quelques parcelles dans les Graves ou les bas-fonds)… mais cela n’aura pas de conséquencse sur l’ensemble de la récolte. Nos amis de Bourgogne, Chablis et du Val de Loire ont été beaucoup plus affectés par cette vague de froid; la Champagne à un degré moindre. Pour un viticulteur les gels d’avril sont les plus à craindre car les bourgeons sont sortis dans leur intégralité, ils peuvent-être détruits par le gel, contrairement à un gel de mars.
Donc, à ce jour la vigne est bien développée, nous sommes au stade boutons floraux séparés, les grappes bien visibles. Vu la quantité que l’on peut dénombrer par pied, le potentiel de récolte s’annonce à ce jour très bon. Il ne reste plus qu’à attendre que la floraison se passe sous de bonnes conditions – ce qui est fort probable : après un printemps humide et frais (comme souvent à Bordeaux) – le beau temps et les températures chaudes ne devraient plus tarder.
Dernier point positif : la très forte pluviométrie de ces cinq premier mois de l’année a permis aux sols de constituer une excellente réserve hydrique. La période estivale venue, cela garanti à la vigne son alimentation en eau, sans stress excessif.
À ce stade, donc, pour 2016 : tous les espoirs sont permis.
