Le phylloxéra a-t-il permis une viticulture mieux adaptée?

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Don Max
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Le phylloxéra a-t-il permis une viticulture mieux adaptée?

Message par Don Max » mar. 24 juin 2008 14:18

Certaines lectures récentes, et m'ont amené à prendre conscience de la grande différence qui existe entre la viticulture de vignes greffées et de vignes non greffées. L'utilisation de porte-greffes, c'est-à-dire de racines d'une espèce de vigne différente a été forcée par l'arrivée graduelle du parasite phylloxéra en Europe vers la fin du 19 ième siècle. Cela a totalement changé la donne en matière de viticulture. Pour pouvoir continuer de cultiver les vignes vitis vinifera, les viticulteurs européens ont dû greffer celles-ci sur des racines de vignes d’origine américaine, résistantes au puceron dévastateur. Depuis, de très nombreux porte-greffes hybrides, aux caractéristiques différentes ont été développé par les viticulteurs européens. Avant l'utilisation des porte-greffes, on plantait un sarment de vigne directement dans le sol (provinage) et elle développait par la suite ses propres racines. Donc, ce qu'on plantait était un tout aux caractéristiques indivisibles. L'utilisation de la technique de greffage a permis d'utiliser pour le même cépage différents types de racines aux caractéristiques différentes. Le viticulteur peut ainsi donc choisir les racines les mieux adaptées par rapport à un type de sol donné, au cépage utilisé, et au type de vin qu'il veut faire. L'utilisation du greffage, et l'existence d'une variété de porte-greffes aux caractéristiques différentes donnent donc au viticulteur une grande flexibilité pour obtenir la vigne la mieux adaptée à son milieu de culture et au vin qu'il veut en tirer.

Le greffage semble donc un avantage, bien que les vignes greffées aient une longévité moindre par rapport à celles qui ne le sont pas. Bien entendu, en faisant abstraction du phylloxéra, l'autre question qu'on peut se poser est: est-ce que le vin issu d'une vigne poussant sur ses propres racines aura le même goût que celui provenant d’une vigne greffée? Sera-t-il meilleur? Toutes autres choses étant égales, bien sûr. Difficile de répondre à cette question. Quelqu’un comme Henri Marionnet, un vigneron de la région de Tourraine, qui a fait la comparaison, pense que oui. En fait, la question trouvera peut-être une réponse plus large dans quelques années au Chili. Comme on le sait, le Chili est le seul pays au monde pratiquant la viticulture à grande échelle sur des vignes non-greffées. Le vignoble chilien est composé à 95% de vignes non greffées. Toutefois, les choses changent au Chili. La prise de conscience de l'importance du terroir, liée au désir de produire des vins aux plus hautes ambitions qualitatives, a fait réaliser à plusieurs producteurs que ce qui semblait, à prime abord, être un avantage -l'idée de pureté étant populaire dans le monde du vin- était peut-être parfois un inconvénient. On commence à se rendre compte que beaucoup de vignes sont plantées dans des sols trop fertiles pour le niveau de vigueur des racines d'origine de certains cépages. Les meilleurs vins proviennent des endroits ou le mariage est le meilleur entre les racines d’origine et la nature du sol. Aujourd'hui, les producteurs qualitatifs portent une grande attention au mariage entre cépages et sols. Beaucoup d'expériences sont menées, mais on se rend compte que l'utilisation de vignes non greffées enlève beaucoup de flexibilité. Ainsi, de nombreux producteurs font maintenant des essais avec des porte-greffes et des études comparatives sont menées. Parfois, la motivation est autre, comme dans la vallée de Casablanca, où l’on greffe pour protéger la vignes des nématodes, des parasites qui affectent les racines d’origine de la vigne, dans le sol sablonneux de cette région. Malgré tout, je pense que chez les chiliens, l’idée de la supériorité de la vigne non greffée demeure bien ancrée, et c'est probablement le cas si le mariage avec un terroir donné est idéal. Mais de plus en plus on s'ouvre à la remise en cause de ce dogme, même s’il en coûte de 30 à 50% plus cher pour planter un vignoble sur porte-greffe.

Finalement, toutes ces lectures sur le sujet m’ont amené à me demander s’il n’y aurait pas un lien entre l’usage au Chili de vigne non greffé et le caractère distinctif général des vins de ce pays. La nature des racines doit forcément avoir un impact sur la physiologie de la plante, et sur la nature du vin qui en sera tiré. Aussi, les vignes trop vigoureuses pour un sol d'une fertilité donnée, ont tendance à produire plus d'arômes herbacés. Comme on plante partout sur les mêmes racines, cela augmente le risque de mauvais mariage avec certains types de sols. Pour le reste, l'ensoleillement et la chaleur ne sont pas un problème. Les techniques d'irrigation sont aujourd'hui, chez les meilleurs producteurs chiliens, au diapason de ce qui se fait de mieux dans le monde. Le seul critère qui distingue vraiment la viticulture chilienne de celle du reste du monde est l'utilisation de vignes non greffées. Bien sûr, cela n'est qu’une hypothèse basée sur mes nombreuses lectures et mon expérience des vins de ce pays. Il n'y a pas de "hard science" là-dedans. Ce n'est qu'une réflexion et une corrélation basée sur des faits relevant de la science réelle.

Une chose est sûre, la flexibilité qu'apporte le greffage et la variété de porte-greffes qu'il implique est une donnée importante et la plupart du temps négligée lorsqu'on parle de vin en général, et plus spécifiquement de la culture de la vigne. Est-ce une réelle avancée? Dans le contexte du phylloxéra, c'est une évidence. Mais même en son absence, comme au Chili, on s'apercevra peut-être que le greffage est un outil très valable, dans certains cas, pour obtenir de meilleurs vins là ou le sol et les racines d'origine du cépage ne se rencontrent pas de manière idéale. En Europe, la comparaison est difficile à établir car les vignes non greffées sont une grande exception. Ce pourrait-il que finalement l’invasion du phylloxera, toujours perçue comme un désastre, ait à terme été un mal pour un bien pour le vignoble européen? Je n’ai pas de réponse définitive à cette question, mais ça demeure intéressant de s’interroger sur le sujet.

Don Max


http://www.lexpress.fr/actualite/scienc ... 84603.html

http://gje.mabulle.com/index.php/2008/0 ... -en-france

http://vinsdeloire.info/news/le-tourain ... award-2005




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Re: Le phylloxéra a-t-il permis une viticulture mieux adapté

Message par Alakazou » mer. 25 juin 2008 0:20

Don Max a écrit :
Finalement, toutes ces lectures sur le sujet m’ont amené à me demander s’il n’y aurait pas un lien entre l’usage au Chili de vigne non greffé et le caractère distinctif général des vins de ce pays. La nature des racines doit forcément avoir un impact sur la physiologie de la plante, et sur la nature du vin qui en sera tiré. Aussi, les vignes trop vigoureuses pour un sol d'une fertilité donnée, ont tendance à produire plus d'arômes herbacés.

Don Max
Au sujet des notes herbacés au Chili et en amérique du sud en général, il y a deux raisons souvent évoqués. La première est que le grand nombre d'eucalyptus sur le sol d'un vignoble pourrait influencer les saveurs. La deuxième est l'utilisation d'eau. Les sols très pauvres ont besoin d'un approvisionnement artificiel en eau pour que la vigne y pousse. Un peu trop d'eau et la vigne devient plus vigoureuse, donne plus de fruit pour augmenter les rendements, ce qui en contre partie néglige la concentration d'énergie dans les baies par mécanisme de survie. Cela empêche la maturation phénolique adéquate dans la baie.

Je n'ai pas eu le temps de lire toutes tes références, par contre j'aimerais t'en pointer une qui est très intéressante.

http://louisdressner.com/Cappellano/

Les portes greffes ont été introduits pour augmenter la quantité de baie qu'une vigne peut produire, du même coup le phylloxéra arrive et nous oblige à changer notre viticulture.

Je pense que le phylloxéra nous a forcé à négliger un patrimoine viticole en nous imposant une viticulture mieux contrôlée.

Don Max
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Message par Don Max » mer. 25 juin 2008 8:50

Salut Alakazou,

C'est certains que le phylloxéra a été introduit en Europe par l'importation de vignes américaines. Ce que j'ai lu, c'est que c'était le fait de collectionneurs botanistes. Je n'ai pas lu de référence indiquant que le greffage sur racines américaines était un pratique courante en Europe avant que le phylloxéra ne s'y répande. D'ailleurs, les français étaient désemparés et le gouvernement avait organisé un concours pour trouver une solution au problème. C'est après toutes sortes de tentatives, parfois très toxiques, que la solution du greffage sur des racines résistantes a été proposée. C'était une solution immédiate de sortie de crise. Ce n'est que par la suite à partir de croisements entre espèces de vignes qu'une variété d'hybrides mieux adaptés ont été développés.

Pour ce qui est de l'Amérique du Sud. Pour moi, les vins chiliens et argentins sont en général bien différents. Les argentins peuvent facilement passé pour espagnols ou californiens. Dans le cas des chiliens, en général, j'y perçois une distinction particulière. Comme je l'écrivais plus tôt, les meilleurs producteurs chiliens n'ont pas de problèmes d'irrigation. Ils utilisent des système goutte à goutte, et ont expérimenté toutes sortes de régimes d'irrigation pour contrôler la vigueur de la vigne. Ceci sans compter ce qu'on appelle le "canopy management" en anglais. Le contrôle de la végétation, qui est une autre façon, d'avoir du contrôle sur la physiologie de la plante. Aussi, la variété de sol est très grande au Chili. Ça va du très fertile, sur le plancher de la vallée centrale, au quasi désertique dans des régions comme Limari et Elqui. Aussi, au sud, à partir de la vallée de Maule et en descendant, bien des vignobles ne sont pas irrigués, comme en Europe, car les précipitations y sont suffisantes. Tout ça pour dire que le Chili est un pays vinicole aux terroir diversifiés, aux méthodes d'irrigations variées, mais qu'on y plante les cépages sur les mêmes racines, celles de la vigne vinifera elle-même, partout. Ça deumeure un cas unique dans le monde vinicole actuel. Je ne dis pas que le caractère distinctif que je perçois dans les vins de ce pays est dû à cela. Je n'ai pas de preuves scientifiques de cela. Je fais juste le lien entre ces deux distinctions, et je m'interroge.

Don Max

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Message par pango » mer. 25 juin 2008 9:53

L'idée d'utiliser des porte-greffes est venue rapidement, mais plusieurs producteurs du bordelais la refusaient, et ce, au nom de la tradition.

Pendant quelques années, les scientifiques de l'Académie des sciences de Paris voyaient dans le déclin des vignes du Sud de la France une conséquence des sécheresses qui sévissaient dans la région. Les hommes de science de Montpellier découvrent le déclin des vignes provient d'un puceron et en font même la démonstration scientifique, mais les grands savants de Paris n'écoutent point...

Pour apprendre davantage sur le phylloxera, je recommande la lecture d'un article en français qui se trouve sur Internet :
http://www.biu-montpellier.fr/academie/ ... os1993.pdf

Et également de ce livre en anglais où l'on dresse un historique complet de l'invasion du phylloxera en France et également des difficultés rencontrer par les scientifiques pour convaincre les vignerons d'utiliser des porte-greffes.

Phylloxera: How Wine was Saved for the World
by Christy Campbell
HarperCollins: 2004. 314 pp.

Phylloxera ravaged Europe's vines until the use of American rootstocks led to French resistance.
Grape phylloxera (Daktulosphaira vitifoliae Fitch) is an aphid-like insect native to North America that devastated European viticulture in the nineteenth century. On native American grapevines, the insect initiates galls on expanding vine leaves and immature roots, doing little harm to the plants' overall fitness. But when it finds itself on European vines (Vitis vinifera), its populations develop on mature storage roots, disrupting their function and introducing myriad secondary fungal pathogens, ultimately killing the vines.

When the insect first arrived in France in the mid-nineteenth century, the damage it caused could not be attributed to it because it was essentially invisible, as it lived and fed below ground. This was the last place a grape grower of the time would look for a cause of symptoms observed above ground. In addition, phylloxera are tiny (less than a millimetre in length) and populations vanish on dying vines.

Once the cause of the problem was discovered, there was no apparent solution. A large cash prize was offered for a cure and many off-the-wall ideas were tested, but the prize was never awarded. Removing and burning infested vines did not slow the spread. Carbon bisulphide fumigation of infested vines helped, but was not economically viable in the long term. The vineyards were eventually saved by using phylloxera-resistant native American vines, not as direct fruit producers (the taste of wine from American grape species was unacceptable), but as rootstocks. The technology for this was optimized for vineyard locations and soil types, and has been amazingly successful ever since.

This story is dramatized in Phylloxera: How Wine was Saved for the World from the perspective of a wine lover. Christy Campbell focuses on how the people involved both in Europe and the United States went about solving the phylloxera problem. Science was clearly important, but so were the feelings and biases of the scientists and social progressives, the traditionalist wine growers, those out to make money, and the wine lovers, including some who held positions of authority. In this context, the role of the scientists was not only to devise methods and test ideas, but to convince the rest of the stakeholders of the need for particular points of view and courses of action. Campbell tells how the key scientific players ? Leó Laliman, Jules-Émile Planchon, Louis Vialla and others ? played the role of propagandists, sometimes successfully, sometimes not. Their's was a science that clearly required subjective as well as objective thought.

This approach to the phylloxera story is as important for the scientist to understand as it is for the layman. We must realize that even the most objective applied research is rarely convincing enough to find immediate utility without a lot of subjective interpretation, value judgements and soul searching. Campbell exemplifies this conflict with a lengthy description of the difficulties that the scientists faced in gaining acceptance of American vines as the solution to the phylloxera problem. American vines brought phylloxera to France in the first place, so how could their use be encouraged without increasing the risk of further phylloxera infestations and possibly opening up French viticulture to new, yet undiscovered scourges? How could the unacceptable 'foxy' taste of the American grapes not find its way into French wine, even if the American vines were used only as rootstocks? How can a noble French wine be truly noble and French if it owes a debt to wild, uncivilized American grapes?

The definitive answers to these questions had to wait until the rootstocks had been in the ground and producing wine for a decade or more. The first users of the rootstock technology did not have enough facts ? they needed to be convinced by the propaganda. The story as told by Campbell has a colourful array of heroes and charlatans, and is neither completely linear nor holistic ? but nor was the phylloxera problem caused or solved completely from the top down or bottom up. But it is an exciting, compelling tale. Campbell's short description of possible uses for genetic engineering in his concluding section make it clear that such stories are not over even after you put the book down. For English readers who would like more information, George Ordish's The Great Wine Blight provides more science, as do viticultural histories such as Harry Paul's Science, Vine, and Wine in Modern France (reviewed in Nature 387, 670?671; 1997).

Campbell's book is a fairly easy read, although the timeline gets a bit tangled occasionally. Its focus is on people solving a problem, but it provides enough science for the general reader to understand the controversies and the logic of the eventual outcome.
"Les hommes boivent et ils ne sont pas heureux." Albert Camus (variation)

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Message par Alakazou » sam. 28 juin 2008 0:16

Par ma propre expérience au Portugal, Niepoort possèdre près de 1 hectare de vigne non-greffé d'environ 20 ans d'âge, ces vignes portaient des raisins d'une rare qualité gustative. En général, les raisins ne sont pas très bons à manger, mais ceux-ci étaient délicieux. Autre fait intéressant à noter, par rapport aux autres raisins qui vont entrer dans la composition du même vin, ils étaient à maturité 2 semaines plus tot.

Je vais voir cet automne s'ils les ont vinifié séparément et voir ce que le résultat est en comparaison avec les autres cuvées du même vignoble.

Une chose est certaine, il y a une peur face au phylloxera dans le sens que la viticulture est certainement plus difficile et couteuse avec le puceron mais loin d'être impossible!

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Message par Don Max » sam. 28 juin 2008 1:13

Dans les références que j'ai données, on peut voir qu'un des critères influencé par l'identité du porte-greffe, est la longueur du cycle végétatif. Il n'est donc pas étonnant de constater des différences à ce niveau entre vignes franches de pied et la même vigne greffée.

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Message par pango » sam. 28 juin 2008 9:45

Alakazou a écrit :Une chose est certaine, il y a une peur face au phylloxera dans le sens que la viticulture est certainement plus difficile et couteuse avec le puceron mais loin d'être impossible!
Effectivement, est-ce-que le sol de Niepoort où se trouve les vignes non-greffés est sablonneux? Si oui, la culture est possible, les sols sableux et acides sont exempts du puceron.
Modifié en dernier par pango le sam. 28 juin 2008 10:29, modifié 2 fois.
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Message par Omar » sam. 28 juin 2008 10:14

Alakazou a écrit :Par ma propre expérience au Portugal, Niepoort possèdre près de 1 hectare de vigne non-greffé d'environ 20 ans d'âge, ces vignes portaient des raisins d'une rare qualité gustative. En général, les raisins ne sont pas très bons à manger, mais ceux-ci étaient délicieux. Autre fait intéressant à noter, par rapport aux autres raisins qui vont entrer dans la composition du même vin, ils étaient à maturité 2 semaines plus tot.

Je vais voir cet automne s'ils les ont vinifié séparément et voir ce que le résultat est en comparaison avec les autres cuvées du même vignoble.

Une chose est certaine, il y a une peur face au phylloxera dans le sens que la viticulture est certainement plus difficile et couteuse avec le puceron mais loin d'être impossible!
Alakazou: j'ai goûté au Portugal du vin issu de vignes non-greffés, pré-phylloxera. C'était un cépage rare, cultivé uniquement dans la région de Sintra (très proche de ce village). J'ai acheté le vin dans une coop: leur haut de gamme était très bon, riche et unique. Savez-vous de quel vin/cépage je parle?

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Message par Don Max » sam. 28 juin 2008 23:21

J'ai trouvé un excellent article de Jamie Goode, publié dans la revue "World of fine wine". Ça traite surtout de la supériorité ou non, des vins de vignes franches de pied, par rapport aux vignes greffées, sans toutefois arrivé à une conclusion claire. L'exemple de Marionnet y est donné encore une fois, on cite aussi l'exemple de Quinta de Noval au Portugal, peut-être Alakazou en sait-il plus à ce sujet? Ça repousse aussi avec condescendance le cas du Chili, sous prétexte que ce pays a de la difficulté à faire des vins de classe mondiale... :? Que dire du Gamay de Tourraine dans ce cas? Peu importe. Là n'est pas la question. Toujours est-il que mon sentiment que les vignes franches de pied du Chili produisent des vins différents a été renforcé à la lecture de cet article, qu'ils soient de classe mondiale ou pas.

Don Max


http://www.finewinemag.com/docs/072_077_Then&Now.pdf

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Message par Omar » lun. 30 juin 2008 8:18

Omar a écrit :
Alakazou a écrit :Par ma propre expérience au Portugal, Niepoort possèdre près de 1 hectare de vigne non-greffé d'environ 20 ans d'âge, ces vignes portaient des raisins d'une rare qualité gustative. En général, les raisins ne sont pas très bons à manger, mais ceux-ci étaient délicieux. Autre fait intéressant à noter, par rapport aux autres raisins qui vont entrer dans la composition du même vin, ils étaient à maturité 2 semaines plus tot.

Je vais voir cet automne s'ils les ont vinifié séparément et voir ce que le résultat est en comparaison avec les autres cuvées du même vignoble.

Une chose est certaine, il y a une peur face au phylloxera dans le sens que la viticulture est certainement plus difficile et couteuse avec le puceron mais loin d'être impossible!
Alakazou: j'ai goûté au Portugal du vin issu de vignes non-greffés, pré-phylloxera. C'était un cépage rare, cultivé uniquement dans la région de Sintra (très proche de ce village). J'ai acheté le vin dans une coop: leur haut de gamme était très bon, riche et unique. Savez-vous de quel vin/cépage je parle?
Notre expert du Portugal ne sait peut-être pas de quel vin je parle, alors j'ai cherché sur le net. Il s'agit des vins de COLARES. Toux ceux qui visitent le Portugal devraient essayer de goûter ce vin unique et rare.

http://terroir.winelibrary.com/2007/01/ ... re-almost/

Extrait :
As can be clearly understood by the imagery above, the Colares zone is located directly on the sea, not near it, but RIGHT ON the sea coast, and in many cases, right on the beach! The question that you’ve undoubtedly formed is “Why”? Why would anyone try to plant vines on a windswept, chilly beach? And the only answer that anyone could give is “that’s the way that God made Ramisco”. Ramisco is the sole (red) grape variety that makes Colares (EXTREMELY small quantities of white Colares is made from the one of the Malvasia varieties) . Ramisco, for whatever reason, thrives in this most unusual terroir - it’s a beach baby that NEEDS extremely sandy soils to flourish, and has a great resistence to the rot that salty sea air would visit on most vines. And because Ramisco thrives in sand, and Phylloxera (the root eating louse that is the scourge of viticulture) does not, no Ramisco vine has ever had to be grafted to the lower quality, but Phylloxera-resistant American rootstocks. This makes Ramisco perhaps the only cultivar that is vitis vinifera, 100% intact. And with all this strangeness, it comes as no surprise that Ramisco’s care and feeding are as unusual as the place it chooses as home…

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