CR.Roero Bruno Giacosa 2005, un Piémontais 100% arneis.
Robe d’un jaune pâle. Au départ le nez est plutôt discret, il a pris un certain temps a s’ouvrir sur des arômes floraux, de pêche et de poire. En bouche certains mentionnes le noyau de pêche, de mon coté je perçois la pomme et un coté minéral, le vin est gras, contrairement a ce que l’on aurait pu s’attendre de cette région et cépage l’acidité n’est pas très prononcée, c’est bien équilibré, la longueur est moyenne, pour le prix (28$) c’est un bel achat.
Noté 93 par WA et 5* par Decanter
Les Menhirs 2003, un vin du sud-ouest de la France produit par A. Brumont fait à partir d’un assemblage de merlot et tannat, le merlot n’étant pas autorisé en Madiran ce vin est alors classé vin de pays.
Robe grenat très foncé, au départ un nez intense, complexe et charmeur, un beau boisé, vanille, épice (girofle), en plus du coté viandé du tannat. En bouche ça se gâte, c’est très cacao, tannique avec une certaine amertume, bref ordinaire pour ne pas dire décevant. Durant la soirée le nez a perdu beaucoup de son charme, est devenu plutôt unidimensionnel sur le sucre brun, bref pour 33$ il se fait beaucoup mieux.
La suite de la soirée s’est déroulée à l’aveugle, seulement moi et ma blonde qui organisaient la dégustation connaissions le thème (syrah du Rhône Nord) et les vins étaient :
Crozes-Hermitage Graillot 2004
St-Joseph Offerus 2004
Cornas Balthazar 2004
Côte-Rôtie Duclaux 2003
Le Côte-Rôtie et le Cornas ont été carafé 2 heures, le Crozes et le St-Joseph 1 heure, la dégustation c’est déroulée sur une période de 2 heures.
Comme nous pouvions nous en attendre, la robe de ces vins d’un grenat foncé étaient très similaires.
Au nez dans les 4 vins on note des arômes communs de menthol, framboise et de violette, les différences olfactives sont plutôt subtiles.
Le Cornas se démarque (en différence) avec une légère odeur d’écurie et davantage viandé. On pourrait reconnaître le Côte-Rôtie, étant celui qui a fait le plus de barrique et à ce stade le bois n’étant pas totalement intégré il est davantage perceptible. Le Crozes se distingue par son côté épicé, j’avais noté la muscade, mais à mon avis Ibère a visé juste en mentionnant le thym. Pour le St-Joseph, ce qui ressort davantage est la framboise, plus confituré, certains ont mentionné Jello et je pense que le terme était bien choisi.
En bouche, le Côte-Rôtie m’est apparu le plus intéressant, un très beau fruit, une belle amplitude et des tanins fins, un délice, un vin davantage en finesse. Le Cornas est le plus puissant des 4, un vin charpenté, davantage tannique, beaucoup de matière, j’oserais dire que c’est celui qui peut se rapprocher le plus d’un shiraz Australien, bois en moins. Le Crozes de Graillot provient de l’appellation la moins prestigieuse des 4, nous aurions été en droit à s’attendre à moins, et il a tiré son épingle du jeu de façon remarquable. On pourrait dire qu’il rallie la puissance et la finesse des 2 premiers, mais en moindre, peut-être le plus épicé, si on pourrait lui trouver du négatif, c’est une légère amertume en fin de bouche, mais un bon Crozes. Pour terminer Offerus 2004, si on continue la comparaison avec ses prédécesseurs, on pourrait trouver certaines similitudes avec le Crozes avec davantage de matières, des tanins plus fins, légèrement moins épicés, sans l’amertume de fin de bouche, légèrement plus équilibrée.
Bref une très belle soirée, je m’attendais à des différences plus marquées entre les 4 vins du Rhône Septentrionale. Le fait que les vins provenant d’appellations moins prestigieuses comme le Crozes et le St-Joseph émanaient d’excellents producteurs ont probablement permis de rapprocher le niveau de qualité des 4 vins présents, bien que le Cornas et Côte-Rôtie sont aussi produits par d’excellents producteurs. Je pense que l’on a été à même de constater qu’un excellent producteur dans une appellation moins prestigieuse peut produire des vins qui peuvent rivaliser avec des vins d’appellation plus prestigieuse qui se vende 2 fois le prix, bien entendue hier amha le vin de Duclaux est sorti gagnant mais je pense, que pour la très grande majorité des gens il ne vaut pas 2 fois le prix du vin de Graillot ou de Chave (Offerus), on dira, que ce n’est qu’un portrait qui est valable pour la soirée d’hier et que tous ces vins étaient très jeunes et que le résultat dans quelques années serait probablement bien différent, mais là on est dans les suppositions. Pour la moyenne garde (moins de 8 ans) je pense que Offerus demeure un très bel achat, pour la longue garde (plus de 10 ans), là ça vaut peut-être la peine de payer le double pour Duclaux.
Mon préféré : Côte-Rôtie Duclaux 2003
Meilleurs rapport Q/P : St-Joseph Offerus 2004
Merci a tous, ce fut comme d’habitude une soirée des plus agréables.