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par carbonifera » dim. 22 oct. 2006 21:10
Et voilà je me lance dans mon compte-rendu de voyage ! On parle bouffe et bouteilles !
CAVISTES
Tout d’abord on s’est promené d’un caviste à l’autre dans l’espoir de dénicher des choses intéressantes, parfois pas disponibles au Québec, ou à un prix à faire rougir; Nous sommes donc passés chez Bossetti. Là je me dois de réaborder le sujet soulevé par Ludwig à l’égard des cavistes parisiens. Plusieurs personnes nous avaient parlé de Bossetti alors on s’est payé une visite. On a reçu un accueil plutôt froid, et malgré le fait qu’on était les seuls clients dans la boutique on avait l’air de déranger le monsieur. Nous avons fait le tour des bouteilles, avons demandé quelques opinions personnelles à notre « caviste » sur ses préférences entre tel et tel vin disponibles sur ses tablettes… Pas bavard le monsieur et il lui semblait impossible de prendre position sur un choix à établir… Comme il s’agissait de vins que nous n’avions jamais goutés, nous lui avons demandé d’établir des comparaisons possibles avec d’autres vins que nous pouvions connaître… Ça n’a pas non plus été une réussite. Soit dit en passant le monsieur n’avait jamais entendu parler de Moulin Touchais… Autre petit hic, la conservation des bouteilles. Il ne semblait pas y avoir de cave. Les bouteilles étaient toutes sur les étagères et la boutique possède de magnifiques grandes fenêtres avec un soleil mettant les étiquettes bien en valeur si vous voyez où je veux en venir. On se concerte un peu à savoir si on prend la chance ou pas. On se dit que le roulement des bouteilles doit être tel qu’elles n’ont pas le temps d’en souffrir. Va donc pour : un Meursault Clos des Corvées de Citeaux 1996 (de Bouchard Père et fils) ; un Côteaux du Layon Château du Breuil 1971; un Bourgueil Lamé-Dellile-Boucard 1989. Nous les avons ouvertes un soir à l’hôtel avec des fromages et des pâtés. Croyez-le ou non, les trois étaient oxydées et pas rien qu’un peu! Nous n’avons peut-être pas été chanceux, ou alors nous n’aurions peut-être pas dû acheter malgré nos réticences… Il n’en reste pas moins que notre expérience chez ce caviste a été moche du début à la fin. Est-ce que quelqu’un connaît les habitudes des cavistes français à l’égard du retour des mauvaises bouteilles?
Mais il y aussi des bonnes expériences! Legrand filles et fils. Comme je l’ai déjà mentionné ailleurs, là on a eu du plaisir. Accueil chaleureux, gens passionné et avides de partager leurs coups de cœurs et leurs déceptions. Pour boire à l’hôtel nous avons ramené : un Sancerre Cuvée Edmond 2002 (d’Alphonse Mellot) au potentiel incroyable vu son acidité mordante; un Sancerre Grande Côte Cuvée spéciale 1996 et un Sancerre Grande Côte 2000 (de François Cotat) marqués par une certaine verdeur, il est curieux de remarquer que le 1996 qui est un vin sec comporte des traces de sucre ; un Sancerre Clos de Néoré 2003 (de Edmond Vatan) Peu d’acidité, décevant comme plusieurs vins du millésime.
Chez Monoprix et chez Nicolas on a pris : un Pinos Gris vendanges tardives 2004 (Caves de Turkheim) honnête pour le petit prix; un Ste-Croix-du-Mont Château Loubens 1989. Magnifique de jeunesse, botrytis présent.
RESTAURANTS
Nous avons fait l’essai de trois restaurants de types plutôt différents. D’abord Dans le noir Pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler il s’agit de ce concept de resto où ce sont des non-voyants qui font le service ! À l’arrivée on vous donne la clé d’un casier dans lequel vous devez ranger tout ce que vous portez sur vous pouvant émettre de la lumière (montre, cell, briquet etc..) On vous demande si vous avez des allergies et autres et on vous emmène (dans le noir) jusqu’à une table (dans le noir). Jamais vous ne vous habituez à la noirceur, c’est tout simplement une noirceur d’encre ! On vous emmène ensuite les assiettes selon les services que vous avez demandés et on vous souhaite bon appétit. A partir de là il faut découvrir la bouffe avec les doigts. On nous avait également servi du vin que nous trouvions plutôt quelconque jusqu’à ce que nous nous rendions compte que ce que nous avions d’emblé considéré comme du rouge était en fait du blanc. (Vive les coupes en étain !) Nous avons rigolé comme des enfants. Et malgré le fait que c’est un peu dispendieux pour la qualité de nourriture qui est servie (tout de même honnête) c’est une expérience à ne pas manquer. Je vous avise que le même genre de resto est maintenant ouvert à Montréal sur Ste-Catherine il s’agit du O noir.
Ensuite nous avons mangé au Passiflore cuisine Franco-asiatique. Accueil parfait, service excellent et carte des vins étonnante où se côtoient les grandes étiquettes et un choix varié de plus petits producteurs aux vins d’une grande qualité. Nous y avons bu un Côtes du Rousillon Vieilles vignes 2001 du Domaine Gauby (Mon premier vin du domaine et certainement pas mon dernier. Vin concentré aux tanins veloutés équilibré et non marqué par l’alcool comme on semble le reprocher souvent aux vins du Roussillon. Mon chum me parle avec vénération de la Muntada un jour peut-être y goûterons-nous Comme vin de dessert nous avions jeté notre dévolu sur le Rieussec 1999 qui figurait sur la carte pour nous faire finalement annoncer qu’il n’était plus disponible. On nous a donc à la place servi un Jurançon Uroulat 2001 de Charles Hours et un Gaillac Cuvée Renaissance 2001 (Domaine Rotier). Évidemment on parle là de tout autre chose que du Rieussec.. Difficile de dire si nous les avons appréciés probablement suite à la déception de n’avoir pu boire le Sauternes… Pour ce qui est de la nourriture, wow ! Excellent. La subtile touche asiatique que l’on retrouve dans la plupart des assiettes vous enchante. A titre d’exemple l’un des desserts un riz au lait à la cardamome accompagné d’une marmelade de grenade au safran. A se rouler parterre je vous le jure !
Finalement notre dernier Resto Le Chiberta (Tenu par le chef étoilé Michelin Guy Savoy). On y a très bien mangé. Cependant c’est très guindé, le service y est froid et l’ambiance aussi. La carte des vins en est surtout une d’étiquettes… et donc peu abordable. Dans les quelques bouteilles intéressantes et qui ne vous demandent pas de réhypothéquer la maison nous avons bu un St-Aubin 1erCru En Rémilly 2001 (Château de Puligny) qui a très bien accompagné nos plats essentiellement composés de poissons, fruits de mer etc… Vin avec une belle acidité, aux arômes et au goût de beurre (me rappelait les Meursault mais en moins concentré).
