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par path133 » ven. 06 mars 2015 17:21
Voici la fin du récit avec les dernières visites
Duckhorn : Quelle bonne idée ce fut de débuter notre dernière journée complète par une visite chez Duckhorn. Non seulement l’endroit est magnifique mais, en plus, nous avons pu déguster une superbe gamme de 2011 sur la galerie à l’extérieur. Le sauvignon blanc 2013, fort bon et contenant 16% de sémillon, présentait des arômes herbacés avec une touche de fruits tropicaux, une bonne acidité et une texture légèrement grasse. Le pinot noir « Goldeneye », bien quoique pas tout à fait dans ma palette, était typé nouveau-monde avec ses arômes de fruits rouges et de fumée et surtout, son côté fruits cuits (légère sucrosité). Par contre, j’ai été vraiment impressionné par les 4 cuvées parcellaires dégustées. Du côté des cabernets, le « Monitor Ledge » (75% cab, 25% merlot), sur les fruits rouges, présentait davantage de rondeur que le « Three Palms » (78% cabernet-sauvignon, 15% merlot, 6% cab franc, 1% petit verdot), qui faisait davantage bordeaux rive gauche, sur les fruits noirs, avec des tanins plus fermes et astringents et se terminant par une longue finale. Quant aux merlots, ils étaient magnifiques, le « Atlas peak » présentant un nez complexe où s’entremêlaient les fruits rouges, le poivre et la canelle tout en étant gouleyant et frais en bouche alors que le « Stout vineyard » présentait un nez similaire mais une matière plus dense avec des tanins souples et une très longue finale.
Beringer: Après la visite chez Duckhorn suivie d’un excellent lunch au « Bakery cafe » du Culinary institute of America, installé dans un château datant de la fin du 19e siècle à St-Helena, nous sommes arrêtés chez Beringer pour un reserve tasting dans l’ancienne résidence Rhine house. En effet, après avoir longtemps ignoré ce producteur, les vins dégustés à la grande dégustation de Montréal en 2013 m’avaient donné le goût d’explorer davantage. Malheureusement, l’accueil fut très ordinaire et, malgré le très beau « setup », compte tenu du temps qui filait, c’eut été préférable de poursuivre notre route. Fait intéressant, Beringer fut l’un des très rares vignobles commerciaux à survivre à la prohibition (qui dura de 1920 à 1933) grâce au sens des affaires de la fille de l’un des fondateurs qui sût non seulement approvisionner l’église mais aussi se lancer dans la vente de moût et de raisins destinés aux particuliers qui avaient le droit, en Californie, de produire 200 gallons de vin annuellement pour leur consommation personnelle (l’équivalent de plus de 1000 bouteilles) !!!!! Parmi les vins dégustés, seul le Quantum 2011 m’est apparu vraiment intéressant, le cabernet-sauvignon private reserve 2009 étant bien mais une coche sous plusieurs vins dégustés ailleurs et vendus beaucoup moins cher que les 165$ demandés pour ce vin.
Alpha Omega : Ayant lu de bons commentaires et étant toujours intéressé à faire de nouvelles découvertes, je suis ainsi arrêté chez Alpha Omega, une winery ayant débuté ses opérations en 2006 et qui a recours aux services de Michel Rolland. À l’arrivée, j’avoue avoir été surpris par le fait que les vignes autour du bâtiment baignaient littéralement dans l’eau (il s’agit du seul endroit où j’ai vu ça et la dernière pluie remontait à plus de 10 jours et n’avait pas été très intense). L’accueil et le service, bien que très commercial, fut néanmoins fort sympathique et attentionné malgré la foule présente. Notre hôte, originaire de Détroit et passionné de hockey, se montrant particulièrement heureux de pouvoir nous parler de hockey autant que de vin. Dans l’ensemble, les vins variaient de très bon à excellent mais me sont apparus trop chers (comparativement à ce que j’ai goûté ailleurs). Le seul blanc goûté, un chardonnay 2012 provenant de Carneros, était très bien et typé californien, avec sa texture crémeuse, beurrée et ses arômes de pain grillé. Du côté des rouges, le pinot noir Hop Kiln vineyard, Russian river 2013, était équilibré et sur les fruits rouges, sans impression de sucrosité. Le red wine 2010, un assemblage de merlot, cabernet franc et petit verdot, présentait une matière sur les fruits rouges, tout en rondeur alors que le Proprietary red 2011 (un assemblage à 72% de cabernet-sauvignon, 20% de cabernet franc et 8% de petit verdot) présentait plutôt des notes de cuir, de fumée et d’écurie avec des tanins très astringents. Le cabernet-sauvignon 2012 (un assemblage dominé à 76% par le cabernet-sauvignon avec 10% de cabernet franc et le reste en petit verdot et malbec) fut mon préféré du lot, moins tannique que le précédent et plus complexe et long que le 2010. Il a également été possible de déguster un échantillon provenant d’une barrique de cabernet-sauvignon 2013 issue du vignoble Missouri Hopper situé à Oakville, apparemment l’un des plus anciens de la vallée. Malgré sa jeunesse, ce 2013, n’ayant pas encore complété son élevage, était déjà fort bon, sur le fruit avec des tanins souples et une longueur surprenante.
Artesa : Dernier vignoble visité mais non le moindre, Artesa vaut le détour, ne serait-ce que pour le coup d’œil, cette winery de Carneros étant intégrée à une colline que l’on ne voit pas de la route. De l’entrée, située au sommet de la colline, on peut voir jusqu’à San Francisco. Artesa appartient à la famille espagnole Raventos, également propriétaire de Codorniu et Raimat. L’accueil fut vraiment excellent et les prix, très bien compte tenu de la qualité des vins. En blanc, nous avons goûté 3 chardonnays 2012. La cuvée « limited release » (dont 30% fait sa malolactique et 80% passe en barriques françaises) était excellente, présentant des arômes de pain grillé et de noisette, une bonne acidité ainsi qu’une texture crémeuse. La cuvée « estate reserve » (dont 30% passe en barriques et 100% fait sa malolactique) était plus boisée et plus grasse avec moins d’acidité, tout le contraire de la cuvée parcellaire « block 92 », très discrète au départ mais qui s’est révélée davantage après 20 minutes d’aération, présentant un bel équilibre et beaucoup plus de complexité que les précédentes. Du côté des rouges, le pinot noir limited release 2012 présentait un beau fruit ainsi qu’une bonne acidité alors que le tempranillo 2011, Alexander valley m’est apparu plus complexe, équilibré, frais et en finesse avec des arômes où se mêlaient fruits rouges et épices. Le merlot 2011, Napa valley était très bien mais ma plus grande surprise fut de goûter côte à côte, à l’aveugle, 2 cabernets-sauvignon 2011, le limited release Napa valley (provenant en bonne partie d’Atlas peak) ainsi que le limited release Alexander valley. Le cab de Napa présentait des arômes de poivron vert, des tanins fermes et une bonne astringence en finale alors que le cab d’Alexander valley, mon préféré des deux, se montrait plus approchable en ce moment et très équilibré, présentant un beau fruit, des tanins souples et une longue finale, sans que l’élevage de 20 mois en barriques françaises ne ressorte.
En conclusion, ce fut un magnifique voyage et je me promets bien d’y retourner dans quelques années, question de faire de nouvelles visites, le temps nous ayant manqué pour arrêter, entre autres, chez Grgich, Sequoia grove, Corison et Domaine Carneros, entre autres. Dans le cas du Domaine Carneros, c’était bondé lors de notre passage, tout comme Chandon, et nous avons rebroussé chemin dans les deux cas. J’en profiterai aussi pour passer un peu plus de temps à Healdsburg et Sonoma, deux petites villes que j’ai bien aimé.
path133
