Visite au Domaine Anne-Marie & Jean-Marc Vincent

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Phanie
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Visite au Domaine Anne-Marie & Jean-Marc Vincent

Message par Phanie » lun. 21 mai 2018 17:26

Visite au Domaine Anne-Marie & Jean-Marc Vincent (automne 2017)

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Historique: le grand-père de Jean-Marc était vigneron mais à sa retraite en 1970, la génération suivante (Charlotte la mère de Jean-Marc et Noëlle sa tante) ont choisi une autre voie en confiant les vignes en fermage.  Jean-Marc a fait une bifurcation de choix de carrière et a décidé de reprendre le domaine en 1997.  Il y a eu beaucoup de travail de restructuration à faire car l’équipement accumulé était maintenant désuet, les vignes avaient besoin de soins. etc.
Anne-Marie nous parle de l’appellation Santenay qui existe depuis 1937 et qui est, avec ses 406 Ha, la 4e de la Côte d’Or en superficie plantée après Beaune (475 Ha), Gevrey-Chambertin et Meursault (430 Ha chacune).

Équipe: Jean-Marc s’occupe de l’orientation du domaine, du travail à la vigne et dans le chai.  Anne-Marie s’occupe d'abord de la portion commerciale et administrative avant de rejoindre Jean-Marc et leur employé Mathieu (présent depuis 2009) sur le terrain.  De mai à juillet, l’équipe s’agrandit à 10 employés.  À ce moment, le soin de la vigne nécessite l’investissement de 900 heures de main d’oeuvre par Ha.

Superficie et nombre d’appellations: 3,5 Ha initialement, bonifié à 6 et éventuellement 7 Ha en déboisant et en plantant.  Production de 40 000 bouteilles, exportée vers 13 pays.

Travail à la vigne: on y travaille en bio le plus possible (la plupart du temps à 100%) mais on se garde l’option d’une lutte raisonnée pour les millésimes difficiles.  Ils ne souhaitent pas être labellisés afin de conserver cette liberté de choisir. Les Vincent ont choisi des méthodes non traditionnelles pour Santenay de traiter la vigne.  

-D’abord, ils utilisent la taille Guyot plutôt que le Cordon de Royan plus répandu en Santenay.
Ils taillent les branches afin d’avoir un palissage haut (les branches montent plus haut que les autres parcelles) avec 2 fils de fer qui les retiennent de part et d’autre (plutôt qu’un seul).  Ils croient à la compétition entre le feuillage et le fruit pour maximiser la concentration des nutriments et des arômes.  Ceci nécessite plus de temps pour placer les branches mais empêche aussi l’utilisation du tracteur enjambeur habituel (les vignes sont trop hautes).  Ils travaillent donc entre les rangées de vignes pour pulvériser et cueillir (plutôt que par-dessus chaque rangée) avec un chenillard.

-Certaines parcelles sont plantées en haute densité donc avec 14 000 pieds de vignes / Ha (plutôt que le 10 000 habituel).  Ceci implique donc davantage d’heures de travail pour la superficie plantée.  Jean-Marc croit que ceci est également une manière d’obtenir des vins plus qualitatifs.

-Rendements 35-40 hl/Ha en rouge, un peu plus en blanc

-Il y a 2 types de sol à Santenay.  Le 1er sol est plus riche et moins minéral assez typique de la Côte de Beaune (comme en 1er cru Beaurepaire).  Le 2e est plus semblable à ce qu’on trouve en Côte-de-Nuits car la couche profonde jurassique des « Lias » qu’on retrouve à Gevrey-Chambertin remonte ici et donne des vins plus profonds mais parfois plus tanniques en jeunesse (1er cru Gravières et Passetemps).

Vendanges: 100% manuelles

Vinification:  30-50% de VE en rouge.

Élevage: le transfert des cuves vers les fûts se fait par gravité (la cave est sous le niveau de la cuverie).  Les barils proviennent tous de chez Stéphane Chassin.  Ils utilisent des fûts plus gros de 320 litres.  On utilise 20% de fûts neufs en blanc et 40% en rouge (50-60% en 2015).  Pas de soutirage.

Assemblage et mise en bouteille: Après 12 mois d’élevage (blancs et rouges), les vins sont remontés en cuve inox où ils sont assemblés et où on les laisse reposer pour 6 mois avant de les embouteiller.  Le seul moment où on ajoute du soufre de façon significative est la mise en bouteille.  On effectue une légère filtration sans collage.  Bouchons de liège sauf pour leur importateur en Grande-Bretagne qui exige des Diam 10.

Les vins (2015 dégustés en bouteille)

Bourgogne blanc: beaucoup de fruits, bien.

Auxey-Duresses « Les Hautées » blanc (0,9 Ha): un beau vin, rond mais équilibré avec un peu de notes d’élevage mais une finale légèrement minérale.  Coup de coeur pour nous.  Garde de 10 ans selon Jean-Marc.

Santenay 1er cru « Le Beaurepaire » blanc (0,28 Ha): le 2015 démontre plus de rondeur que l’Auxey.  Jean-Marc croit que les vins passent par une période plus lourde dans les millésimes chauds avant de se retendre, en général.  C’est peut-être le cas ici.

Santenay « Vieilles Vignes » rouge (50% de VE en 2015).  Beaucoup de fruits mais aussi des tannins modérées, beaucoup de matière pour un village, qu’il faudra garder en cave.  Coup de coeur pour JC et moi.

Non dégustés: Santenay « Les Potets », Santenay « Clos Genets », Santenay 1er cru « Le Passetemps » blanc:,  Santenay 1er cru « Les Gravières » blanc (planté en 2011), Puligny-Montrachet « Corvées des Vignes » (0,25 Ha), Montagny 1er cru blanc, Saint-Aubin 1er cru, Bourgogne rouge, Santenay 1er cru « Le Beaurepaire » rouge (0,57 Ha), Santenay 1er cru « Le Passetemps » rouge, Santenay 1er cru « Les Gravières » rouge (1 Ha total en rouge et en blanc, vignes de 1950), Auxey-Duresses 1er cru « Les Bretterins » (0,21 Ha), Santenay « Gravité » (assemblage de raisins de vieilles vignes de Passetemps, Gravières et des Hautées, rendement 20 Hl/Ha).

Disponibilité au Québec: en IP chez Aux Bons Crus.

Conclusion: Anne-Marie et Jean-Marc nous ont reçu de façon mémorable.  Anne-Marie a passé énormément de temps dans les vignes et dans la cuverie/les caves à nous expliquer l’élaboration du vin en général, mais également les particularités de leur domaine.



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