En carafe 2 heures. Rubis violacé, ce qui m'étonne pour du pinot, moyennement soutenu, une petite affaire trouble, au collet rosé. Le bouquet est dégourdi, très floral et très fruité, sur la petite baie rouge fraîche avec quelques épices. Un bouquet très élégant, fin, frais et vraiment floral comme dans doux parfums d'un bouquet des champs. Mais mais mais j'ai encore de la misère à associer ce Menetou à du pinot, ça me fait plus penser à du gamay.
Ce qui frappe à l'entrée c'est la tension, mais pour une très rare fois je ne me suis pas fait la bouche avec un p'tit coup de blanc avant. Replongeons-y de nouveau: entrée franche, texture souple, pour le fruit je suis maintenant sur le noir (mûres/cassis), bien présent, frais et sec, le tout sur une vivacité élevée sans que ça soit surette. La finale, un peu courte, revient sur l'ensemble, insiste sur des amers costauds et est un brin astringente, me laissant l'impression d'avoir commis un infanticide. Mais je préfère de loin ce Menetou à celui de Pellé que j'ai trouvé trop "bonbon". Celui-ci a du caractère mais ne me semble pas tout à fait en place. Une très belle fraîcheur gâtée par une certaine rudesse mais il y a de la matière. Pas l'impression de boire du pinot cependant ! Avec la bouffe, je dois avouer que ce Gilbert est sur la coche et devient un excellent compagnon sur cette omelette du dimanche au foie, lardons et champignons (c'est vendredi mais bon je travaille dimanche
). J'ai comme un gros flashback de la fois où j'ai bouffé un plat cochon (lire cholestérol +++) accompagné d'un pot de beaujolais à Lyon.Lendemain: il a foncé ! bouquet refermé ! mais en bouche, frais et savoureux, meilleur qu'hier et se rapproche en saveurs d'un pinot chic et dense. ce Gilbert, je vais en coucher une ou deux et je vais essayer sa cuvée "Hors Série".
