Semaine du 14 février
Posté : sam. 20 févr. 2021 16:09
Bu ces 2 dernières semaines
Château La Conseillante 2002
Préambule : La première action qui suscite une réflexion, voire un jugement, avec un vin, débute lors du débouchage. Jeune, l’emploi du tire-bouchon était la norme autour de moi, et puis toutes sortes d’ustensiles sont apparus pour faciliter cette action. Aussi depuis longtemps, j’emploie un bien plus pratique limonadier la majeure partie du temps pour cela, et parfois un bilame.
Cependant, il manque ce bruit jouissif avec le tire-bouchon quand on débouche une bouteille. Alors, je reprends mon quétaine de tire-bouchon en bois de cep de vigne pour déboucher un beaujolais ou autre vin à boire jeune pour entendre ce fameux paf quand le bouchon sort du goulot. Et si les fameuses capsules sont certainement plus fiables, et vont se généraliser dans le temps, elles ne procureront pas ce fameux paf émotionnel.
Pas possible icitte pour un 2002, on ne prendra pas la chance avec un bouchon âgé. J’utilise un limonadier (pas un bilame) car le dit bouchon à l’air bien correct. Et là magie. Le bouchon est en excellent état, même pas entamé. On peut déjà mesurer le soin apporté à un vin, par la qualité de son bouchon. Et j’en reviens à ma première impression : celle qui suscite une réflexion, voire un jugement, avec un vin, débute lors du débouchage.
Biais cognitif classique : je suis dans une bonne disposition, conforté par la qualité exemplaire du bouchon.
La couleur reste soutenue pour un vin de cet âge. Visuellement, on l’estime plus jeune.
Le nez est contenu, faut le laisser s’oxygéner. Flaveurs classiques d’un Pomerol sans exubérance.
En revanche, la bouche est dense, et prend une certaine dimension pour un 2002, réputé plus léger que ces prédécesseurs (2000 et 2001) et suivants (2003). Il y a bien de la matière et on peut même parler de persistance en bouche.
L’aspect positif des années non exceptionnelles, est que ces vins sont appréciables plus tôt, sans forcément attendre plusieurs décennies, ce qui est la cas ici. Il est à maturité et à boire maintenant au cours des prochaines années.
Chablis 1er cru Grande Cuvée, La Chablisienne 2015
Un "simple" Chablis qui convient bien pour le milieu de semaine. Certes l’année 2015 n’est pas la plus grande ni la plus minérale, cependant il se boit aisément.
La couleur est assez standard et pourrait indiquer beaucoup d’autres régions.
Cet assemblage de différentes parcelles résume et définit bien ce Chablis et l’on retrouve les classiques arômes dont la note citronnée . C’est très homogène, rien de très distinctif mais bien agréable. Il se marie bien avec beaucoup de choses, et la légère amertume en finale a bien accompagné le poisson. Contrairement à d’autres années, il ne se gardera pas, donc à boire. Cela tombe bien c’était la dernière bouteille.
Mas de Daumas Gassac 2000
Bouchon en très bon état qui pourra assurer son travail encore plusieurs années.
Je ne vais pas refaire toute l’histoire de ce domaine qui se distingua, ainsi que son terroir, il y a de nombreuses années et fut un des précurseurs tant au niveau des cépages employés que de la qualité des vins de l’Hérault.
Couleur qui s’apparente davantage au rouge bourgogne.
Au nez, on est davantage sur les arômes secondaires avec des herbes et des épices. Un peu de fumée également.
En bouche, les tanins sont fondus mais il reste presque un brin de "rusticité", signe qu’il pourrait bien s’améliorer encore au cours des prochaines années.
Il est marqué au dos de la bouteille : un grand cru de très longue garde. Je laisserai à chacun le soin de statuer sur le grand cru, en revanche concernant la garde, il affiche à 20 ans, une relative jeunesse qui laisse bien augurer un possible potentiel d’évolution au cours du temps. Les 1998 et 2001 sont d’ailleurs du même acabit.
Couplé à un prix plus que raisonnable à l’époque, c’est à la fois un plaisir sensoriel que celui d'avoir réalisé une bonne opération financière.
Domaine de l’Écu, Granite, Muscadet S&M, 2018
Grand classique montréalais : cream cheese, bagel & saumon. Cette fois j’essaye l’accord avec un Muscadet.
Cela fait moins d’une dizaine d’année que je me suis m’intéressé, avec insistance cette fois, aux vins de Loire, et non plus sporadiquement au cours d’un repas ou d’une dégustation. Certes, j’avais bu qq Saumur Champigny, essayé le fameux Clos Rougeard, mais peu de blancs.
Débuté par Huet et autres producteurs de chenins (osti il y en a des très bons) , ainsi que revisité les sauvignon de Sancerre, finalement je remonte la Loire jusqu’à son embouchure pour m’aventurer en terre Muscadet.
C’est juste comme toute la Loire, de magnifiques vins avec de très bons RQP. Parallèlement à ma curiosité, leur progression qualitative fait qu’aujourd’hui, je les apprécie de plus en plus.
Mais revenons à ce joli Muscadet d’un domaine réputé.
Couleur lipide et brillante mais de couleur peu soutenue.
Jolie palette aromatique et belle complexité au nez. Cependant ce qui m’interpelle est cette flaveur étonnante de gingembre. On retrouve en bouche la minéralité revendiquée par son nom. C’est frais, c’est vif. Maintenu au frais dans un sceau, cela se boit super facilement. L’acidité est bien présente ce qui permet de rincer la bouche du gras du saumon, et qui permettra également de le conserver plusieurs années, car certains Muscadet sont aussi des vins de garde. Ils ne sont pas que les simples accompagnateurs des huitres ou des moules. Ce Muscadet pourrait peut-être encore mieux se marier avec des sushis. Bref à boire maintenant et/ou dans qq années.
Château La Conseillante 2002
Préambule : La première action qui suscite une réflexion, voire un jugement, avec un vin, débute lors du débouchage. Jeune, l’emploi du tire-bouchon était la norme autour de moi, et puis toutes sortes d’ustensiles sont apparus pour faciliter cette action. Aussi depuis longtemps, j’emploie un bien plus pratique limonadier la majeure partie du temps pour cela, et parfois un bilame.
Cependant, il manque ce bruit jouissif avec le tire-bouchon quand on débouche une bouteille. Alors, je reprends mon quétaine de tire-bouchon en bois de cep de vigne pour déboucher un beaujolais ou autre vin à boire jeune pour entendre ce fameux paf quand le bouchon sort du goulot. Et si les fameuses capsules sont certainement plus fiables, et vont se généraliser dans le temps, elles ne procureront pas ce fameux paf émotionnel.
Pas possible icitte pour un 2002, on ne prendra pas la chance avec un bouchon âgé. J’utilise un limonadier (pas un bilame) car le dit bouchon à l’air bien correct. Et là magie. Le bouchon est en excellent état, même pas entamé. On peut déjà mesurer le soin apporté à un vin, par la qualité de son bouchon. Et j’en reviens à ma première impression : celle qui suscite une réflexion, voire un jugement, avec un vin, débute lors du débouchage.
Biais cognitif classique : je suis dans une bonne disposition, conforté par la qualité exemplaire du bouchon.
La couleur reste soutenue pour un vin de cet âge. Visuellement, on l’estime plus jeune.
Le nez est contenu, faut le laisser s’oxygéner. Flaveurs classiques d’un Pomerol sans exubérance.
En revanche, la bouche est dense, et prend une certaine dimension pour un 2002, réputé plus léger que ces prédécesseurs (2000 et 2001) et suivants (2003). Il y a bien de la matière et on peut même parler de persistance en bouche.
L’aspect positif des années non exceptionnelles, est que ces vins sont appréciables plus tôt, sans forcément attendre plusieurs décennies, ce qui est la cas ici. Il est à maturité et à boire maintenant au cours des prochaines années.
Chablis 1er cru Grande Cuvée, La Chablisienne 2015
Un "simple" Chablis qui convient bien pour le milieu de semaine. Certes l’année 2015 n’est pas la plus grande ni la plus minérale, cependant il se boit aisément.
La couleur est assez standard et pourrait indiquer beaucoup d’autres régions.
Cet assemblage de différentes parcelles résume et définit bien ce Chablis et l’on retrouve les classiques arômes dont la note citronnée . C’est très homogène, rien de très distinctif mais bien agréable. Il se marie bien avec beaucoup de choses, et la légère amertume en finale a bien accompagné le poisson. Contrairement à d’autres années, il ne se gardera pas, donc à boire. Cela tombe bien c’était la dernière bouteille.
Mas de Daumas Gassac 2000
Bouchon en très bon état qui pourra assurer son travail encore plusieurs années.
Je ne vais pas refaire toute l’histoire de ce domaine qui se distingua, ainsi que son terroir, il y a de nombreuses années et fut un des précurseurs tant au niveau des cépages employés que de la qualité des vins de l’Hérault.
Couleur qui s’apparente davantage au rouge bourgogne.
Au nez, on est davantage sur les arômes secondaires avec des herbes et des épices. Un peu de fumée également.
En bouche, les tanins sont fondus mais il reste presque un brin de "rusticité", signe qu’il pourrait bien s’améliorer encore au cours des prochaines années.
Il est marqué au dos de la bouteille : un grand cru de très longue garde. Je laisserai à chacun le soin de statuer sur le grand cru, en revanche concernant la garde, il affiche à 20 ans, une relative jeunesse qui laisse bien augurer un possible potentiel d’évolution au cours du temps. Les 1998 et 2001 sont d’ailleurs du même acabit.
Couplé à un prix plus que raisonnable à l’époque, c’est à la fois un plaisir sensoriel que celui d'avoir réalisé une bonne opération financière.
Domaine de l’Écu, Granite, Muscadet S&M, 2018
Grand classique montréalais : cream cheese, bagel & saumon. Cette fois j’essaye l’accord avec un Muscadet.
Cela fait moins d’une dizaine d’année que je me suis m’intéressé, avec insistance cette fois, aux vins de Loire, et non plus sporadiquement au cours d’un repas ou d’une dégustation. Certes, j’avais bu qq Saumur Champigny, essayé le fameux Clos Rougeard, mais peu de blancs.
Débuté par Huet et autres producteurs de chenins (osti il y en a des très bons) , ainsi que revisité les sauvignon de Sancerre, finalement je remonte la Loire jusqu’à son embouchure pour m’aventurer en terre Muscadet.
C’est juste comme toute la Loire, de magnifiques vins avec de très bons RQP. Parallèlement à ma curiosité, leur progression qualitative fait qu’aujourd’hui, je les apprécie de plus en plus.
Mais revenons à ce joli Muscadet d’un domaine réputé.
Couleur lipide et brillante mais de couleur peu soutenue.
Jolie palette aromatique et belle complexité au nez. Cependant ce qui m’interpelle est cette flaveur étonnante de gingembre. On retrouve en bouche la minéralité revendiquée par son nom. C’est frais, c’est vif. Maintenu au frais dans un sceau, cela se boit super facilement. L’acidité est bien présente ce qui permet de rincer la bouche du gras du saumon, et qui permettra également de le conserver plusieurs années, car certains Muscadet sont aussi des vins de garde. Ils ne sont pas que les simples accompagnateurs des huitres ou des moules. Ce Muscadet pourrait peut-être encore mieux se marier avec des sushis. Bref à boire maintenant et/ou dans qq années.