William Fèvre Chablis Grand Cru Bougros 2010
On commence avec ce très beau vin blanc, assez facilement identifiable comme un vin de bourgogne, ensuite ça se corse. Le nez présente des notes d'élevage présent mais bien dosé, les notes toastées ne prennent pas trop de place. On sent aussi de la pomme, des agrumes, et une certaine minéralité. En bouche, le vin est plutôt fin, droit et assez long. L'attaque est légère, le milieu de bouche est plus dense et la finale est légèrement minérale. Je me pensais à chassagne / puligny, et j'ai été bien surpris au dévoilement.
Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 2001
À l'ouverture, nez léger, floral, avec des notes de fruits rouges. En prenant l'air, le vin prend plus de corps, et les effluves penchent vers des notes plus végétales, avec un petit côté tapenade, à laquelle on ajoute des cerises au marasquin, et des herbes aromatiques. La bouche est soyeuse, avec un équilibre incroyable et une très belle longueur. Il a atteint son pic en une trentaine de minutes après l'ouverture et y est resté jusqu'à la fin du repas. Un grand vin, qui te ravit à chaque fois que tu plonges les lèvres dedans. Avec mon indécrottable réputation de bourguignol, les convives étaient tous persuadés que l'on était en bourgogne. Comme quoi, entre les attentes des gens, et sans doute le plus bourguignon des C9DP, on peut tromper son monde
Domaine Pierre Naigeon Gevrey-Chambertin Premier Cru Les Cazetiers 2009
Là par contre on était tous (à raison) en bourgogne. Le nez pinote sérieusement, sur des petites fruits rouges, avec des notes florales très élégantes, et des épices douces assez marquées. Avec ces épices je me vois à Vosne ou Gevrey, et la fringance de ce vin m'a trompé sur le millésime (je voyais plutôt 2012, les autres identifiaient un vin plus âgé, à raison). La bouche est gourmande, bien équilibrée et longue, avec une présence légèrement poivrée. Un beau vin, et qui a balayé mes a prioris sur Pierre Naigeon.
Château Bel Air Marquis d'Aligre Margaux 2000
Au début, nez légèrement bretté, avec des notes de cuir, de musc, et également des arômes végétaux (notamment poivron) ainsi que des fruits noirs. Le cabernet est assez facilement identifié, mais les notes végétales nous font penser à un millésime bordelais relativement frais, comme 2006. La bouche est encore très fraîche, le vin ne fait pas ses 17 ans, et si les tannins sont encore présents, ils sont déjà bien ronds. Un bel accord avec le canard confit.
Dal Forno Romano Valpolicella Superiore 1996
Nez joueur et un peu racoleur, sur les fruits noirs et rouges, avec une présence d'épices et un côté très légèrement végétal. Au premier nez j'ai également noté un côté un peu "poudré" que je retrouve parfois sur certains rioja, mais je n'ai plus décelé ça par la suite. La bouche est ample, ronde, sur des fruits noirs, et présente une belle longueur. Le vin semble relativement jeune. Les convives annoncent bordeaux ou bordeaux blend, pour moi ce n'est pas bordeaux, mais j'y vois plutôt un supertoscan à base de bordeaux blend d'une dizaine d'années. Surprise générale lorsque la bouteille est découverte ! On est assez loin du valpo de Quintarelli. Un très beau vin.
Château Rabaud-Promis 2001 (à découvert)
On finit avec du sucre pour accompagner la tarte tatin. Le nez est plutôt sur des notes de vernis au départ, puis cela s'atténue un peu, avec des effluves de pomme cuite et d'abricot sec qui émergent. En bouche, on sent que le vin a quelques années dans le corps, le sucre a été bien digéré, laissant place à une légère amertume que je trouve plutôt plaisante. Le côté vernis est encore présent en bouche, mais là aussi, il tend à se dissiper avec le temps. Un vin de dessert sympathique, le côté vernis gâche un peu le plaisir.
Un gros merci à Phil pour l'organisation et aux convives pour les très belles offrandes. Une très belle soirée, en plus petit comité, où le temps a filé à la vitesse de l'éclair. Bien hâte à la prochaine !
