Veuve Clicquot Ponsardin
Gardez en cave depuis 3-4 ans, ce carte jaune (aucun millésime) ne montrait pas de faiblesse. Attaque fraîche avec des notes d'agrume, les belles sont encore fines et les notes de pains grillés présentes. Finale moins amère que d'habitude avec ce champagne. Effet du repos en cave?
Château La Louvière, blanc, 1997
Nez discret (massepain, poire), mais invitant. Attaque manque de punch, mais un milieu de bouche qui demeure très élégant où se mêle des notes boisés, de miel et de cire d'abeille. Cet aspect me fait un peu penser à un vieux Riesling l'élevage en moins. Ce vin est présentement à son optimum, il y a pas d'intérêt à la gerder encore longtemps.
Les quatre rouges ont été dégustés sur une période de 3 heures.
Château Palmer 1990
Dès l'ouverture, le nez est ouvert et très axé sur le fruit (fraise bien mûre). Avec le temps, les notes de sous-bois et de champignon prennent la relève. L'attaque es très belle et fraîche, mais la magie opère surtout en milieu de bouche. Le vin prend beaucoup d'ampleur en milieu de bouche avec un fruité légèrement sucré et acidulé et des tannins bien coulants. Quel équilibre! Finale persistante avec sur le champignon et les épices. Un des meilleurs vins rouges que j'ai bu de ma vie. Présentement plein de finesse doit être bu présentement. Je ne vois pas une garde de plus de 10 ans encore, mais au moins 5 ans.
Château Gruaud Larose 1995
Ouf! Encore du sérieux ce vin. Nez sur le cuir et un peu de fruit et de réglisse. L'attaque montre une bonne acidité. En milieu de bouche c'est un peu sucré et réglissé, l'équilibre est là. Malgré des tannin un peu astringeant en début de soirée. Ceux-ci se fondent avec le temps et laissent place à une finale chocolatée et épicée. Un vin montrant plus de puissance que le Palmer et qui devrait pouvoir se boire encore dans 15-20 ans.
Château Duhart-Milon 1995 (Et non 1998 comme l'annonce le pochard quadragénaire)
Un vin qui a vraiment tardé à se révéler. Le nez reste fermé une bonne partie de la soirée avant de dévoiler des arômes fruités. L'acidité est un peu dérangeante en attaque. Les tannins sont légèrement astringeants et davantage de fruits serait bénéfique pour une garde prolongée. Le vin a vraiment pris du temps à s'épanouit et charmer l'ensemble des convices. Certes la marche était haute et il a souffert de la comparaison, mais il demeure un léger déséquilibre notamment à cause de l'acidité en attaque.
À boire dans les 4-5 prochaines années, les tannins vont certainement remporter la bataille sur le fruit et rendre le vin plus rude.
Château Calon Ségur 1998(et non le 1995 comme l'écrivait notre jubilaire grisé)
Présence massive de fruit (cerise noire, prune) au nez avec aussi du chocolat. L'attaque est charmante avec un petit côté mentholé. Cela poivronne un peu par la suite, mais cet aspect se resorbe avec le temps. Le fruit est encore éclatant en milieu de bouche avec un douceur vanillée. Les tannins sont corsés, mais étant encore couvert par le fruit et il y a rien d'astringeant. C'est en la finale qui perçoit qu'ils mordent encore la langue avec des saveurs épicées et de chocolat. Plus tard en soirée, c'est plus sage et on découvre une belle minéralité très Pauillac (crayon de plomb) Ce vin à plusieurs années devant lui (10-15 ans).
Chateau Lafaurie-Peyraguey 1986
Encore une pièce maîtresse ce soir, ce Sauternes acheté à la récente vente de la Signature est d'une jeunesse renversante. Jamais j'aurais deviné que ce vin avait 20 ans à l'aveugle. Le nez est fruité (ananas, abricot confit) et quelque peu floral. L'attaque montre encore du mordant, c'est par la suite onctueux et fruité. Le botrytis est toujours présent et s'équilibre très bien, car il laisse un légère impression amertume en finale en mélange avec la douceur du miel. Un des grands Sauternes que j'ai bu.
Merci à tous les participants pour les offrandes. Une soirée comme je les aime, conviviale et avec quelques vins et beaucoup de temps pour les apprécier et les analyser.
