En fait, les tests que j'ai effectués à date sont plutôt concluants, bien qu’anecdotiques.
Il est important de bien utiliser le Coravin au risque de réduire son efficacité ou même d'endommager le vin. En effet, avant d'insérer l'aiguille dans le bouchon, il est important d'éjecter un peu d'argon afin d'éliminer l'oxygène qui est dans l'aiguille elle-même, sans quoi cet oxygène ira dans la bouteille et attaquera le vin. Or, les vins auxquels Alakazou a goûté étaient les premiers sur lesquels j'ai expérimenté, et il est fort possible que j'ai mal fait l'opération. De plus, nous n'avons pas fait de comparaison avec un bouteille intacte, et la dégustation n'a pas été faite à l'aveugle, ce qui diminue aussi la valeur de celle-ci. Ceci étant dit, les vins étaient tout de même, après 2 semaines, fort bien consommables ...
Par contre, j'ai prélevé 2 verres d'un Barbaresco 1998 de Gaja, et exactement
un mois plus tard je l'ai servi à l'aveugle à côté d'un Sori Tildin 1995 de Gaja fraîchement ouvert. Tous connaissaient l'identité du 1995, mais pas celle du 1998, et personne ne savait qu'un Coravin avait été impliqué dans la préparation des bouteilles. J'ai porté particulièrement attention aux mots utilisés par les dégustateurs (dont d'excellents dégustateurs ) à la recherche de signes d'oxydation ou de fatigue du vin: rien ! Les deux vins étaient différents, soit, mais les deux ont été fortement appréciés, sans aucun commentaire négatif ou pouvant présumer d'une faiblesse dans le vin - il était à la hauteur de ce qu'on s'attend d'un grand Barbaresco de Gaja dans un bon millésime, et il supportait sans aucun problème la comparaison avec un vin portant la même signature.
Il ne s'agit là que d'anecdotes, évidemment. Je vais mettre un place un processus plus formel de tests et organiser quelque chose sur quelques mois pour en avoir le cœur net.
Pour ce qui est du risque relié à inverser le bouchon sur une bouteille, il est essentiellement lié à la "cochonnerie" qui se trouve souvent à l’extérieur de la bouteille, sur le bouchon. Un nettoyage du bouchon pourrait prévenir ce problème (s'il est réel) mais dans la majorité des cas je ne crois pas qu'il y ait problème. De plus, l'aiguille insérée est très fine, n'apportant que peu de saletés si c'est le cas, elle passe par la suite à travers tout le bouchon avant de se rendre au vin : c'est assez pour l'essuyer et la nettoyer très fortement !! :-)
Enfin, si je vois quelques situations où cet appareil peut être intéressant (un bar à vin, une agence qui fait goûter ses vins à des clients potentiels, un chum dont la blonde est enceinte
etc.), il ne correspond pas trop à mon mode dégustation. Je me vois mal tenir mon inventaire en verres plutôt qu'en bouteilles :-) Et comme c'est un appareil qui se vend $450, sans compter environ $1 d'argon par verre, il faut être bien sûr qu'on va s'en servir avant de l'acheter ... Pour ma part, je l'ai eu en cadeau, alors j'en profite !
Pour l'anecdote, lors de mon dernier voyage en Italie, j'ai visité (3 fois
) un caviste/bar à vin de Barolo (Le Vite Turchese - pour les curieux :
http://www.worldlywino.com/la-vite-turchese/) qui offre sur sa carte plus de 100 vins au verre, et pas les plus petits. On peut aussi demander à prélever un verre de n'importe quelle des centaines de bouteilles qu'il a en stock, et si le prix est bon, il vous le servira. Comme j'étais devenu un "client régulier" et que je m'étais lié d'amitié avec le proprio Stéphano, il m'a fait déguster un Barolo dont quelques verres avaient été prélevés près d'un an auparavant, et il m'a semblé tout à fait en forme.
Mais comme disent les anglais : YMMV ....
André