Un bref retour sur la superbe dégustation d’hier soir. Pas pris de notes formelles, mais Pauillac et Nick72 pourront corriger ou compléter au besoin.
Apéro : Fédéric Savart, Bulles de rosé
Superbe champagne pour démarrer la dégustation. Servi à l’aveugle, la couleur saumon très pale, et les bulles ultrafines trahissent le producteur. Belle vivacité, côté légèrement brioché fort plaisant, un verre en appelle un autre. Bien content d’en avoir eu au précédent CV.
Vague Numéro 1 - Pinot Gris
- Domaines Schlumberger, Grand cru Spiegel. Alsace, France 1998
On démarre avec un joli vin, encore bien vivant, sur la fraîcheur et quelques notes de fruits exotiques. Encore une belle tension malgré l’âge.
- Hugel, Alsace, France 1998
Léger bouchon, peu perceptible au nez, mais pas mal plus en bouche. Dommage.
- Zind-Humbrecht, Herrenweg de Turckheim, Alsace, France 1998
Beaucoup plus de concentration que les vins précédents, tant au nez qu’en bouche, et un profil épicé qui dénote particulièrement par rapport au reste de la vague. Beaucoup de plaisir avec ce vin.
- Zind-Humbrecht Clos Windsbuhl, Alsace, France 1996
Très impressionnant au départ, une coche au-dessus de l’Herrenweg, avec un profil racoleur sur les fruits du verger. Avec la montée en température, un soupçon de bouchon a laissé pointer le bout de son nez. Fallait vraiment que je cherche ça, mais notre détecteur de TCA (Andrel) était pas mal plus formel que moi.
- Albert Mann Grand cru Furstentum, Alsace France 1999
Nez un peu vieux et sur les champignons au départ, s’est révélé avec un peu d’air, nettement plus plaisant ensuite, mais ce vin fait plus fatigué que les autres et est moins plaisant à mon sens.
Vague Numéro 2 - Riesling
- Gunderloch Nackenheim Rothenberg Auslese , Rheinhessen, Allemagne 1999
Une bombe de sucre après la vague de pinot gris, sort clairement du lot par ce profil très doux. La concentration et la longueur sont très impressionnantes, mais on aurait quasiment pu le mettre dans la dernière vague.
- Kurt Darting Dürkheimer Michelsberg Kabinet, Pfalz, Allemagne 2000
Le vainqueur de cette vague, avec ses notes légères d’hydrocarbure, et son profil de fruits jaunes. Belle tension dans ce vin aussi.
- Reichsgraf von Kesselstatt Graacher Himmelreich Kabinet, Moselle, Allemagne 1995
Fatigué et un peu off dans mes souvenirs, pas passé beaucoup de temps avec ce vin.
Vague Numéro 3 - Gewürztraminer
- Zind-Humbrecht Herrenweg de Turckheim, Alsace France 1998
Nez et bouche sur des notes herbacées et presque un côté médicinal plutôt dérangeant. Pas vraiment eu de fun avec ce vin là. Pas certain si ça a été beau à un moment donné de sa vie.
- Albert Mann Grand cru Furstentum, Alsace France 1999
Très beau gewurtz, sur les arômes typiques de litchi et d’eau de rose, avec une certaine sucrosité au nez mais rien de trop prononcé en bouche, la tension équilibre le tout.
Intermède – Les rouges, avec le plat principal (tous les vins ont été servis à l’aveugle)
- Remoissenet, Nuits-Saint-Georges 1er cru, Les damodes, 2010
Couleur plutôt claire et peu soutenue, nez encore à fond sur les fruits, avec un petit peu d’élevage (les convives n’était pas tous en France), mais rien de dérangeant. La bouche était très plaisante, avec une belle longueur, tout en équilibre, des tanins fins. Un très beau vin maintenant, mais gagnerait encore à être attendu quelques années.
- Taupenot-Merme, Morey-Saint-Denis 1er cru, La riotte, 2010
Couleur beaucoup plus dense que le NSG. Aromatiquement, le profil est très différent, avec des notes d’humus et un côté plus rustique et épicé, moins sur le fruit. J’avais presque une impression végétale en bouche, qui me faisait pencher vers un millésime plus frais comme 2011. Très joli vin et encore de belles années devant lui.
- Alain Graillot, Crozes-Hermitage, 2000
À l’aveugle on s’est tous fait surprendre par ce vin. On était pas mal sur un profil bordelais des années 80-90, avec des notes de cuir, un petit côté poivron et des fruits noirs. Quelle surprise au dévoilement ! Un superbe vin à l’heure actuelle.
- Wynns, Coonawarra Estate, Shiraz Michael, 1996
On a cherché pas mal d’où ce vin venait. Très nouveau monde pour le profil vanillé un peu guidoune (on s’est risqué sur US avant que Vive le Vin ne lance Australie) et les fruits noirs, également des notes florales. La bouche est toute en rondeur, et les tanins souples, mais le vin tiendra encore largement plusieurs années et aura besoin de temps pour finir de manger son bois. C’est pas tuable les vieux australiens !
Vague Numéro 4 – Le sucre
- Hugel Gewurztraminer, Alsace, France 1998
Au premier nez, wow, quelle claque ! Vraiment beau, sur des notes d’abricot, d’orange, de pèche et de fruits exotiques. La bouche est puissante, longue et bien équilibrée. Mon deuxième préféré de la vague.
- St. Urbans-Hof Ockfener Bockstein Riesling Auslese, Moselle, Allemagne 1999
Au départ le nez est plutôt muet et rien ou presque ne laisse présager le côté sucré. En bouche, c’est clairement le vin de la soirée : équilibre impeccable, fraîcheur, tension, belle sucrosité, mais pas de lourdeur, complexité aromatique, on en redemande !
- Zind-Humbrecht Pinot Gris Herrenweg de Turckheim, Alsace, France 2000
Un joli vin, mais paradoxalement j’ai préféré les pinots gris secs que cette vendange tardive. Ne m’a pas laissé d’impression mémorable.
- Hugel Riesling, Sélection de grains nobles, Alsace, France 2000
Ayoye, là on a vu la différence entre vendange tardive et sélection de grains nobles ! Amenez l’insuline !! Je pense que c’est un des vins les plus sucrés que j’ai jamais bu. Le premier verre est un délice, la longueur se compte en minutes et la puissance aromatique est juste débile. Par contre, on se lasse un peu de tout ce sucre au bout d’un certain temps. Une bouteille à partager lorsque l’on est beaucoup, car juste un fond de verre suffit.
Au final, que retient-on de cet exercice ?
- Les pinot gris, ça tient la route en ta! Alors qu’on s’attendait à une vague avec des vins plutôt finis, c’est celle que l’on a préférée dans les vins secs.
- Les rieslings et les gewurtz ont moins impressionné, mais il est vrai qu’on avait moins d’exemples.
- La plus belle vague du lot est de loin celle des vins sucrés.
- Nos caves devraient contenir plus de vins d’Alsace / Allemagne, surtout considérant que les prix de ces bouteilles n’ont pas encore flambé.
Un grand merci à tous les convives pour le bon moment et les belles offrandes. Le temps a passé très vite une fois de plus ! Vivement la prochaine.