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par Léoville » lun. 27 sept. 2010 21:16
Constats et commentaires :
L’idée d’introduire un pirate américain, en l’occurrence un Kenwood Artist Series, était pour voir si les vins américains bien faits peuvent se fondre parmi des bordelais d’un même millésime. Suite aux résultats constatés, il semble bien que la réponse soit affirmative. Je n’étais pas au courant de la conversation, certainement concentré à compiler les résultats de tous et chacun, relative au changement d’appréciation si la ou les personnes avaient su pour le pirate. J’aurais aimé connaître les raisons associées à ce changement (surprenant) d’appréciation.
Deuxièmement, l’introduction d’un deuxième pirate, sans dire mot à son sujet ni à sa simple présence dans le line-up, était pour vérifier si 5 ans plus tard le Montus Prestige 95 était pour passer inaperçu comme une lettre à la poste. À titre d’information, dans une dégustation en 3 actes en rapport avec Sociando-Mallet, en octobre 2005 lors de la 2e round le S-M avait été comparé (en semi-aveugle) avec des vins 3e cru classé dans laquelle un château Latour et un Montus Prestige avaient été introduits sans que les convives ne soient mis au courant. Les résultats de l’époque ont été les suivants (toujours selon la formule 1er = 1 point, 10e = 10 points) :
Grand-Puy Lacoste 33 pts
Montus Prestige 36 pts
Latour 42 pts
Sociando-Mallet 51 pts
Langoa Barton 59 pts
Kirwan 62 pts
Branaire-Ducru 64 pts
Lagrange 65 pts
Rauzan-Segla 66 pts
Pontet Canet 72 pts
Si le Montus a bien paru il y a 5 ans, il n’en est rien aujourd’hui s’étant classé avant dernier cette fois-ci. Les bordeaux 95 ont évolué depuis les 5 dernières années. Ils se sont assagis, se raffinant, atteignant leur maturité avec de tanins fondus et leur gras et leur rondeur en bouche. Rien de tel pour le Montus, demeurant la bête qu’il a toujours été. Est-ce qu’un jour il atteindra une maturité comparable aux bordeaux de vendredi dernier ? Il est permis d’en douter.
Pour ma part, vendredi j’ai beaucoup apprécié le Cos d’Estournel avec ses arômes de cèdre de cassis mais surtout, la carte de visite du domaine dans la décennie 90 (moins évident aujourd’hui), le café moka très prononcé. La bouche est souple, grasse et j’ai même cru sentir une certaine minéralité. Sa masse tannique s’est raffinée pour faire place à une élégance toute en dentelle. Un vin qui me procure beaucoup de plaisirs. Également, comme je connaissais les offres de tous mais sans connaître leur ordre sur la table, j’ai reconnu le Kenwood Artist et ce vin a été mon 3e de la soirée tant il était très beau, un vin tout en équilibre et sans sa petite touche sucré celui-ci m’aurait entièrement aligné sur la rive gauche à Bordeaux. Qu’ils proviennent de n’importe où, c’est ainsi que j’aime les vins à dominance de cabernet sauvignon.
Dernier constat, les bordeaux 95 sont maintenant rendus à maturité et le resteront certainement encore 5-6 ans, peut être plus. Ils sont beaux présentement, pourquoi ne pas profiter d’eux ?