Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin
Posté : dim. 11 févr. 2018 8:46
Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin (automne 2017):
Historique: Domaine familial depuis 1620. Benoît (16e génération de vignerons) s’est joint à son père Jean-Paul il y a 20 ans. Dès le début, son père lui a laissé beaucoup de latitude car il estimait qu’il était temps de laisser la place à son fils. Il a pris sa retraite il y a 5 ans et Benoît dirige maintenant seul le domaine.
Équipe: 10 employés à temps plein
Superficie et nombre d’appellations: total = 26 Ha dont 11 Ha en 1er cru et 4,14 en grand cru. 16 appellations ( 9 1ers et 5 grands crus). Le domaine exporte 65-70% de sa production dans 55 pays, dont les 2 plus gros clients (comme beaucoup d'autres domaines bourguignons) sont la Grande-Bretagne et les USA.
Travail à la vigne: il explique que le Chardonnay est un cépage qui a peu d’arômes primaires (du raisin) et d’arômes secondaires fermentaires. C’est plutôt un cépage d’arômes tertiaires provenant des extraits sec du sol, donc qui exprime vraiment le terroir si on ne le maquille pas et qu’on n’enrobe pas trop sa minéralité. Il croit donc en l’importance du travail du sol qui retourne les éléments essentiels au sol via la fragmentation des cailloux. Il croit que ceci a été oublié ou laissé de côté dans le passé et que la venue des mouvements bio/biodynamie a contribué à porter davantage d'attention sur le travail du sol. Il ne travaille pas en bio mais évite le plus possible les traitements invasifs (il veut garder la possibilité de le faire si jamais les conditions sont catastrophiques).
Vendanges: Benoît aime vendanger tôt, dès que les raisins entre dans la fenêtre de maturité, afin de favoriser la fraîcheur des vins. Il dit vouloir "faire du Chablis et non du Chardonnay". Il utilise la vendange manuelle pour les coteaux très abrupts et pour les vieilles vignes, sinon il favorise la vendange mécanique sur toute la gamme des vins. Selon lui ceci ne change en rien la qualité des vins et que 40 ans d'utilisation de la mécanisation des vendanges chez plusieurs vignerons n'a pas altéré la qualité de leurs vins. Il préfère cette avenue qui lui permet de vendre les vins à un prix moindre. Il croit que certains vignerons sont gênés de dire qu’ils vendangent avec les tracteurs car ce n’est pas « bien vu ».
Vinification: le Petit Chablis et le Chablis ne voient jamais le bois, tout comme les 1ers crus Côte de Léchet et Vaucoupin, ainsi que le grand cru Blanchot. Les 1ers et grands crus sont vinifiés/élevés en partie en cuve et en partie en fûts (proportion de fûts: 25% pour Vaillons, Mont de Milieu et Montée de Tonnerre; 35% pour Vosgros et Vaudésir; 40% pour Montmains et Valmur; 50% pour Fourchaume, Grenouille et Les Clos). Plus le vin a de la puissance, plus il gagne à séjourner en fûts.
Élevage: maximum 10-12 mois car à cette étape également, le but est d’emprisonner toute l’énergie et la fraîcheur du vin dans la bouteille. Un maximum de 5% de fûts neufs est utilisé pour les 1er crus et de 10% pour les grands crus.
Assemblage et mise en bouteille: l’assemblage des vins en fûts et de ceux en cuves inox se fait dans des cuves. Pour les bouchons, Benoît a expérimenté avec les Diam à partir de 2007. En voyant à quel point les vins conservaient une fraîcheur et que la qualité était non seulement altérée mais le taux de bouteilles défectueuses chutait, il a converti le domaine 100% en Diam en 2011. Il croit que le Diam 5 serait suffisant pour tous les vins, mais il utilise les bouchons plus longs (Diam 10) sur les grands crus pour rassurer les gens sur le traitement de ces vins. il croit que moins les vins ont d’air, mieux ils s’expriment dans le temps. On fait le vide d’air dans les bouteilles en injectant de l’azote. Le taux final de soufre en bouteille est de 80-90 au total (30-35 de soufre libre).
Garde: en général, il suggère de boire les vins dans les 3 1ères années, sinon de les attendre 7 à 10 ans car ils ont tendance à se refermer dans la période intermédiaire (pour l’instant 2013 semble faire exception à cette règle car ils demeurent ouverts depuis la mise). Sur le site internet, on suggère de boire le Petit Chablis dans les 3 ans; d’attendre le Chablis 2-3 ans (mais dans les meilleurs millésimes, on peut le garder plus de 10 ans); d’attendre les 1ers crus au minimum 1-5 ans, mais la garde idéale serait d’au moins 5-7 ans en Mont de Milieu et en Montée de Tonnerre; pour les grands crus la garde idéale serait de 8 à 10 ans, en patientant en particulier pour Valmur et Les Clos.
Service: Benoît suggère idéalement d’ouvrir ses vins 24 voire 48 heures à l’avance pour y faire pénétrer un petit peu d’O2, puis de remettre le bouchon. Si on n’a pas planifié à l’avance, un petit coup de carafe est suggéré.
Millésimes: 2007 fût un millésime d’une acidité inouïe, suivi par 2010/2014/2017, puis 2016 semblable à 2012, ensuite 2011, puis les années plus solaires de 2015/2013/2009. Les 2009 ont tendance à se retendre et il suggère de les attendre encore 5 ans. Il croit que le même phénomène se produira avec les 2015. En 2016, le gel, ainsi que les 2 orages de grêle (du 13 et du 27 mai) ont nettement réduit les rendements sur toute la région. Chez Droin, on perdu un peu plus de 50% de la récolte totale. En 2017, le gel et le froid ont également amputé les rendements de 50%. La seule consolation est que les 2 millésimes sont très qualitatifs, avec une grande tension en 2017.
Disponibilité au Québec: le Vaillons, le Montmains, le Vaudésir et le Valmur sont en SAQ. Le Chablis, le Mont de Milieu, le Montée de Tonnerre, le Grenouille et les Clos sont en IP avec Vini-Vins. Les Petit Chablis, Côte de Léchet, Vosgros, Vaucoupin, Vaulorent et Blanchot ne sont pas disponibles chez nous.
Historique: Domaine familial depuis 1620. Benoît (16e génération de vignerons) s’est joint à son père Jean-Paul il y a 20 ans. Dès le début, son père lui a laissé beaucoup de latitude car il estimait qu’il était temps de laisser la place à son fils. Il a pris sa retraite il y a 5 ans et Benoît dirige maintenant seul le domaine.
Équipe: 10 employés à temps plein
Superficie et nombre d’appellations: total = 26 Ha dont 11 Ha en 1er cru et 4,14 en grand cru. 16 appellations ( 9 1ers et 5 grands crus). Le domaine exporte 65-70% de sa production dans 55 pays, dont les 2 plus gros clients (comme beaucoup d'autres domaines bourguignons) sont la Grande-Bretagne et les USA.
Travail à la vigne: il explique que le Chardonnay est un cépage qui a peu d’arômes primaires (du raisin) et d’arômes secondaires fermentaires. C’est plutôt un cépage d’arômes tertiaires provenant des extraits sec du sol, donc qui exprime vraiment le terroir si on ne le maquille pas et qu’on n’enrobe pas trop sa minéralité. Il croit donc en l’importance du travail du sol qui retourne les éléments essentiels au sol via la fragmentation des cailloux. Il croit que ceci a été oublié ou laissé de côté dans le passé et que la venue des mouvements bio/biodynamie a contribué à porter davantage d'attention sur le travail du sol. Il ne travaille pas en bio mais évite le plus possible les traitements invasifs (il veut garder la possibilité de le faire si jamais les conditions sont catastrophiques).
Vendanges: Benoît aime vendanger tôt, dès que les raisins entre dans la fenêtre de maturité, afin de favoriser la fraîcheur des vins. Il dit vouloir "faire du Chablis et non du Chardonnay". Il utilise la vendange manuelle pour les coteaux très abrupts et pour les vieilles vignes, sinon il favorise la vendange mécanique sur toute la gamme des vins. Selon lui ceci ne change en rien la qualité des vins et que 40 ans d'utilisation de la mécanisation des vendanges chez plusieurs vignerons n'a pas altéré la qualité de leurs vins. Il préfère cette avenue qui lui permet de vendre les vins à un prix moindre. Il croit que certains vignerons sont gênés de dire qu’ils vendangent avec les tracteurs car ce n’est pas « bien vu ».
Vinification: le Petit Chablis et le Chablis ne voient jamais le bois, tout comme les 1ers crus Côte de Léchet et Vaucoupin, ainsi que le grand cru Blanchot. Les 1ers et grands crus sont vinifiés/élevés en partie en cuve et en partie en fûts (proportion de fûts: 25% pour Vaillons, Mont de Milieu et Montée de Tonnerre; 35% pour Vosgros et Vaudésir; 40% pour Montmains et Valmur; 50% pour Fourchaume, Grenouille et Les Clos). Plus le vin a de la puissance, plus il gagne à séjourner en fûts.
Élevage: maximum 10-12 mois car à cette étape également, le but est d’emprisonner toute l’énergie et la fraîcheur du vin dans la bouteille. Un maximum de 5% de fûts neufs est utilisé pour les 1er crus et de 10% pour les grands crus.
Assemblage et mise en bouteille: l’assemblage des vins en fûts et de ceux en cuves inox se fait dans des cuves. Pour les bouchons, Benoît a expérimenté avec les Diam à partir de 2007. En voyant à quel point les vins conservaient une fraîcheur et que la qualité était non seulement altérée mais le taux de bouteilles défectueuses chutait, il a converti le domaine 100% en Diam en 2011. Il croit que le Diam 5 serait suffisant pour tous les vins, mais il utilise les bouchons plus longs (Diam 10) sur les grands crus pour rassurer les gens sur le traitement de ces vins. il croit que moins les vins ont d’air, mieux ils s’expriment dans le temps. On fait le vide d’air dans les bouteilles en injectant de l’azote. Le taux final de soufre en bouteille est de 80-90 au total (30-35 de soufre libre).
Garde: en général, il suggère de boire les vins dans les 3 1ères années, sinon de les attendre 7 à 10 ans car ils ont tendance à se refermer dans la période intermédiaire (pour l’instant 2013 semble faire exception à cette règle car ils demeurent ouverts depuis la mise). Sur le site internet, on suggère de boire le Petit Chablis dans les 3 ans; d’attendre le Chablis 2-3 ans (mais dans les meilleurs millésimes, on peut le garder plus de 10 ans); d’attendre les 1ers crus au minimum 1-5 ans, mais la garde idéale serait d’au moins 5-7 ans en Mont de Milieu et en Montée de Tonnerre; pour les grands crus la garde idéale serait de 8 à 10 ans, en patientant en particulier pour Valmur et Les Clos.
Service: Benoît suggère idéalement d’ouvrir ses vins 24 voire 48 heures à l’avance pour y faire pénétrer un petit peu d’O2, puis de remettre le bouchon. Si on n’a pas planifié à l’avance, un petit coup de carafe est suggéré.
Millésimes: 2007 fût un millésime d’une acidité inouïe, suivi par 2010/2014/2017, puis 2016 semblable à 2012, ensuite 2011, puis les années plus solaires de 2015/2013/2009. Les 2009 ont tendance à se retendre et il suggère de les attendre encore 5 ans. Il croit que le même phénomène se produira avec les 2015. En 2016, le gel, ainsi que les 2 orages de grêle (du 13 et du 27 mai) ont nettement réduit les rendements sur toute la région. Chez Droin, on perdu un peu plus de 50% de la récolte totale. En 2017, le gel et le froid ont également amputé les rendements de 50%. La seule consolation est que les 2 millésimes sont très qualitatifs, avec une grande tension en 2017.
Disponibilité au Québec: le Vaillons, le Montmains, le Vaudésir et le Valmur sont en SAQ. Le Chablis, le Mont de Milieu, le Montée de Tonnerre, le Grenouille et les Clos sont en IP avec Vini-Vins. Les Petit Chablis, Côte de Léchet, Vosgros, Vaucoupin, Vaulorent et Blanchot ne sont pas disponibles chez nous.